20% des travailleurs belges font partie des « grands navetteurs » d’Europe qui font plus de deux heures de trajet par jour. Comme les Espagnols. Mais il y a pire : en Italie, Allemagne, en France ou Royaume-Uni, ils sont près de 25% des travailleurs. En moyenne, la moitié des Belges passent plus de 45 minutes par jour à faire la navette domo-boulot. 50% des Belges vivent cependant à moins de 10 kms de leur lieu de travail.
Le télétravail a baissé la fréquence des déplacements
« La distance domicile-travail n’explique pas tout. La majorité des Belges travaillent dans la même province que celle où ils habitent, mais l’intensité du trafic joue également un rôle » explique Valérie t’Serstevens, conseillère juridique chez SD Worx. « Afin de répartir le trafic domicile-travail, diverses formes de flexibilité telles que les horaires flexibles ou le travail à domicile restent importantes. Le télétravail et l’utilisation d’heures variables dans les entreprises permettent aux travailleurs de choisir eux-mêmes le moment où ils démarrent vers le travail. En soi, cela réduit les embouteillages, et permet aussi aux collaborateurs de les éviter. En mars, un Belge sur cinq (20 %) déclarait ne plus faire la navette entre son domicile et son lieu de travail. Nous sortions de la période hivernale où le télétravail était encore recommandé. Un Belge sur sept (14%) n’est par ailleurs allé au travail qu’un ou deux jours à cette période. En d’autres termes, un Belge sur trois (34%) a limité ses déplacements domicile-travail à moins de trois jours par semaine. »
La voiture personnelle, reine des navettes !
En Flandre et en Wallonie, l’utilisation de la voiture privée dépasse de loin les autres moyens de transport (avec respectivement 39,2% et 54,7% !), en tête du top 5. En Flandre, le vélo privé et le vélo électrique arrivent nettement en deuxième position avec respectivement 14% et 7,6%, représentant ensemble près de 22%. Autrement dit, 1 Flamand sur 5 pointe le vélo comme premier choix dans son top 5. En Wallonie, c’est… la marche qui arrive en deuxième position (8,8%). Le vélo privé ou le vélo électrique reste encore très limité (2,2% et 1%).
A Bruxelles aussi, la possession d’un vélo ou d’un vélo électrique, utilisé comme principal moyen de déplacement, reste encore très limitée (4% et 1%). Le métro, le tram et le bus y sont les moyens de transport les plus populaires (23,7 %), suivis de près par la “voiture personnelle” (21,2 %) puis par le trajet à pied (10,5 %).
La conseillère de SD Worx note : « En Flandre, le vélo est en hausse, même si nous ne sommes pas encore au niveau des Pays-Bas. L’intérêt accru pour les vélos d’entreprise est clairement perceptible. Cela est certainement dû au traitement parafiscal intéressant des vélos d’entreprise en Belgique. Lorsqu’un travailleur utilise un vélo de location pour ses déplacements domicile-travail, il est totalement exonéré d’impôts. À la fin du bail, le travailleur peut reprendre le vélo s’il le souhaite. »