Ce n’est pas un secret, les métiers techniques n’arrivent plus vraiment à capter l’intérêt des chercheurs d’emploi. D’où la nécessité de revoir la filière pour rendre attirant et motivant de s’orienter vers un job, si possible qualifié, dans le secteur de la construction. On parle de 20.000 postes ! Qu’il s’agisse de maçons, couvreurs, électriciens, chauffagistes, carreleurs, conducteurs de travaux, coffreurs, ferrailleurs, conducteurs d’engin, etc. D’autant que, comme le révèle le baromètre, 85% des entreprises membres de l’ADEB s’estiment en bonne santé avec, pour 53% d’entre elles, un carnet de commandes bien rempli. 90% manifestent leur désir de recruter.
Image et nouveaux talents
La priorité pour y arriver est de conjuguer les efforts sur trois axes :
Rénover l’image du secteur construction
Récemment, a été lancée « Nous construisons demain », une campagne d’image destinée à réveiller l’intérêt des demandeurs d’emplois envers cette importante branche d’activité économique et sa diversité professionnelle. Du côté du Forem bruxellois, on est convaincu que « il est capital d’informer, sensibiliser, motiver. Ce travail sur l’image des métiers doit évidemment viser les jeunes mais aussi leurs influenceurs, ainsi que leurs amis, parents ou enseignants », épingle son porte-parole Thierry Ney. Redorer l’image du secteur servirait de levier pour repeupler de candidats motivés les filières d’enseignement technique et ensuite les modules de formation spécialisés. Avec un réel continuum et/ou partenariat entre enseignement et entreprises.
A fond, la formation
A côté des cycles de formations existants, l’ADEB tient à bétonner elle-même le terrain. Son outil ? La création de « ConstruLab », son propre centre de formation aux métiers de la construction. Celui-ci devrait voir le jour à Bruxelles encore cette année et emmener en 5 ans 2500 personnes dans l’apprentissage de métiers spécialisés avant de leur proposer des jobs stables au sein des 65 entreprises qui composent la fédération. A Bruxelles s’est aussi constitué « Construcity », un Pôle Formation Emploi orienté « Bâtiment » et soutenu par Actiris, Bruxelles Formation, le VDAB flamand et la Confédération construction de Bruxelles-Capitale. Avec pour objectif la « rénolution » ! Kekseksa ? Tout simplement une stratégie visant à stimuler une approche immo tournée vers les travaux de rénovation (plutôt que raser et reconstruire). Avec à la clé, une relance de l’emploi. Et il y en (aur)a ! Selon une étude de Bruxelles-Environnement, l’approche « Rénolution » devrait entraîner la création de quelque 8000 postes.
Une offre attractive
Dernier point d’attention : une fois le travailleur formé, spécialisé, engagé, encore faut-il que les entreprises lui offrent des conditions en phase avec ses besoins et attentes. Sans surprise, les études démontrent une aspiration à un contrat stable (donc en CDI), un bon salaire, un confort de travail et une prise en compte des questions posées par la mobilité, ses formules et son financement.