Selon un baromètre de l’emploi, 50% des employeurs belges prévoient de stabiliser leurs effectifs au cours des trois prochains mois, tandis que 36% envisagent de recruter. Une tendance en recul dans cette période d’incertitude.
Le Baromètre de l’emploi publié par ManpowerGroup, relève pour la Belgique une certaine frilosité à l’embauche quoiqu’en positif pour le deuxième trimestre 2025. Rien d’étonnant dans le contexte actuel de mise en place de nouvelles politiques gouvernementales, des gesticulations économiques américaines et du climat de guerre. Sur les 524 employeurs belges sondés en janvier par ManpowerGroup, 36% prévoient d’augmenter leurs effectifs d’ici la fin du mois de juin 2025, tandis que 12% d’entre eux prévoient de les réduire. 50% des employeurs interrogés privilégient largement le statu quo.
Il résulte de ces tendances une Prévision Nette d’Emploi – différentiel entre le pourcentage d’employeurs prévoyant des embauches et le pourcentage de ceux prévoyant des réductions d’effectifs – à +24%. En baisse de 4 points par rapport au trimestre précédent, mais en légère hausse par rapport au 2e trimestre de 2024.
Selon l’enquête, les entreprises qui prévoient d’embaucher le font principalement pour accompagner leur expansion (40%) ou pour remplacer des employés ayant quitté l’entreprise (30%). À l’inverse, celles qui envisagent de réduire leurs effectifs citent comme motifs principaux l’impact du contexte économique sur l’emploi (28%), l’adaptation des effectifs à la demande (26%) ou encore des restructurations et réorganisations (25%).
Sébastien Delfosse, Managing Director de ManpowerGroup BeLux, commente : « Les résultats de ce dernier baromètre montrent que les employeurs belges font preuve à la fois de résilience et de prudence dans un contexte économique complexe et incertain. Ils privilégient la stabilisation de leurs effectifs et une gestion rigoureuse des coûts. Le marché de l’emploi manque de dynamisme et les employeurs qui recrutent le font de manière très ciblée, en fonction de leurs besoins d’expansion et de transformation, au gré des évolutions de la demande sur leur marché. »
Recul dans les trois régions
Certes, les employeurs rapportent des intentions de recrutement positives dans les trois régions de notre pays : +28% en Flandre, +22% en Wallonie et +18% à Bruxelles. Mais ces prévisions sont en recul dans les trois régions, en particulier à Bruxelles où la Prévision Nette d’Emploi perd 9 points d’un trimestre sur l’autre et 14 points d’une année sur l’autre pour atteindre son niveau le plus bas depuis 4 ans.
« L’emploi figure parmi les défis les plus importants en région bruxelloise où 76% des employeurs de la région – contre 72% au niveau belge – éprouvent des difficultés à remplir leurs postes vacants, malgré le taux de chômage qui reste très élévé. La région bruxelloise doit se doter au plus vite d’un gouvernement » analyse Sébastien Delfosse.
Contrastes sectoriels
Les intentions d’augmentation des effectifs d’ici fin juin concernent les employeurs de 9 secteurs d’activité sondés. Comme lors du 1er trimestre 2025, on observe des tendances contrastées selon les secteurs. Les intentions de recrutement sont très optimistes dans les secteurs des Activités financières et de l’immobilier (+41%), des Services de communication (+41%) et de l’IT (+35%). A l’inverse, les prévisions sont faiblardes dans les secteurs des Soins de santé/Sciences du vivant (+19%), des Services publics/Éducation/Autres (+13%) et de l’Énergie (+9%).
Bien qu’en progression de 6 points par rapport au trimestre précédent, l’activité de recrutement devrait rester assez modérée dans le secteur de l’Industrie manufacturière/Construction (+22%), tandis que les prévisions sont encourageantes dans les secteurs du Transport et de la logistique (+28%) et des Biens de consommation/Services/Horeca/Retail (+31%).
