Avec tous les bouleversements intervenus dans les habitudes et manières de travailler, on aurait pu croire que les horaires fixes et stricts 9-17h avaient volé en éclats. Et bien pas tout-à-fait. Selon une instructive étude, il apparaît que 42% des employé.e.s se conforment encore en entreprise, par choix ou obligation, aux « heures de bureaux » à l’ancienne. 32% les appliquent même lorsqu’ils travaillent à domicile.
On est évidemment loin aujourd’hui de la journée de travail traditionnelle corsetée dans un horaire du matin à la fin de l’après-midi, fixe et invariable. Bien des évolutions sont passées par là et la flexibilité est aujourd‘hui devenue une tendance lourde. Mais la bascule est loin d’être complète et généralisée. C’est en tout cas ce que reflète une récente enquête de Protime, spécialiste de la gestion du temps et du personnel, menée auprès de 1.000 employé.e.s belges francophones à propos de leur temps de travail et comment ils/elles gèrent celui-ci.
Aujourd’hui donc, environ 4 employé.e.s sur 10 (42%) respectent les horaires du bureau quand ils/elles y sont. Plus d’une personne sur cinq (22%) débute sa journée de travail plus tôt, afin de pouvoir s’arrêter plus tôt en fin de journée, tandis que 11% font exactement le contraire.
Parmi les personnes qui travaillent régulièrement depuis leur domicile, une sur trois (32%) applique strictement les horaires de bureau chez elle . Pour près d’un quart (24%), la journée de travail commence et se termine plus tôt. Pour 13%, c’est l’inverse tandis que 7% opèrent par sessions ou par blocs horaires. Ainsi, ils vont par exemple chercher leurs enfants à l’école en milieu d’après-midi et retournent à leur ordinateur pour quelques heures après le coucher de leurs enfants.
Comptabiliser son temps
Dans ce contexte quid de l’enregistrement du temps de travail en hausse en ces temps de travail plus flexible? L’étude montre que plus de six employés wallons ou bruxellois (65%) comptabilisent leur temps de travail. Quelque 18% des personnes sondées ne le font que depuis la pandémie. L’enregistrement du temps les aide à mieux distinguer leurs heures de travail de leur temps libre (42%). Sans cela, 15% travailleraient trop et 8% consacreraient trop peu de temps à leurs responsabilités professionnelles.
« À l’image d’un cardiofréquencemètre qui nous rappelle à l’ordre quand nous faisons un exercice physique de manière trop intense, les outils d’enregistrement du temps en ligne peuvent activer un signal d’alarme. Vous n’êtes pas payé pour consacrer 60 heures par semaine à votre job! Cet outil de suivi s’avère encore plus important en ces périodes de travail flexible. Et les managers, en tant que bons coaches, ont ici un important rôle à jouer. S’ils constatent que la charge de travail est trop élevée, ils peuvent adapter temporairement la planification du personnel », précise Sophie Henrion, porte-parole de Protime.
Pour l’anecdote, 43% des répondants ont indiqués que l’enregistrement de leur temps de travail par leur employeur se faisait encore par une… pointeuse à l’entrée de l’entreprise !
Concernant le calcul horaire du télétravail, seuls 51% de ceux qui en font conservent une trace du temps qu’ils ont consacré à leur job. Parallèlement, près de la moitié des personnes interrogées (43%) ont le sentiment de travailler (bien) plus quand elles sont chez elles que lorsqu’elles sont au bureau. Près d’un quart d’entre elles (23%) indiquent aussi être (beaucoup) plus facilement joignables lorsqu’elles télétravaillent.