Les chiffres de l’Onem parlent d’eux-mêmes : en 2022, 20.038 femmes belges ont pris un congé parental à mi-temps ou temps plein pour seulement 5390 hommes. Des décrochages temporaires du monde du travail qui tendent à fragiliser davantage les carrières, les rémunérations et les pensions des femmes. Pour faire évoluer la situation, La Ligue des familles préconise que le congé parental soit mieux rémunéré.
L’association juge cette mesure indispensable pour rééquilibrer la balance, surtout quand on sait qu’un congé parental à temps plein n’est actuellement rémunéré que 879 euros par mois. Lola Galer, chargée d’études de la Ligue, explique : « En pratique, les parents qui peinent à joindre les deux bouts ne peuvent donc pas se permettre d’y recourir. Et quand les parents y recourent, c’est dans l’écrasante majorité des cas la mère qui le fait, car la perte financière est alors souvent moindre pour le ménage »
Mais l’explication du phénomène ne tient pas seulement à la faible rémunération. « Les stéréotypes de genre poussent les hommes vers le marché du travail et les femmes à la maison lorsqu’ils fondent une famille, analyse Lola Galer. La rémunération des congés est un élément majeur qui permettrait de faire évoluer les choses plus vite. Et c’est un élément sur lequel il est possible d’agir rapidement, s’il y a une volonté politique en ce sens ». C’est pourquoi la Ligue des Familles appelle le gouvernement fédéral à augmenter progressivement la rémunération du congé parental pour tendre vers 100% du salaire.