Un premier constat s’impose : alors que les études scientifiques, principalement sociologiques et gestionnaires, n’établissent rien de tel que l’existence d’une génération Y, les ouvrages paraissent qui ambitionnent de doter le manager d’outils spécifiques. Ces derniers possèderaient une vertu d’adaptation aux « jeunes ». Voilà qui mérite tout de même considération : 1) d’une part, la course à la performance immédiate court-circuite l’exercice du jugement qui possède sa temporalité propre, tissée de patience et de longueur de temps. Les auteurs eussent en effet pu prendre exemple sur Descartes qui, dans sa première des Méditations Métaphysiques, révoque en doute toute chose suspecte d’incertitude ou d’instabilité ; 2) d’autre part, et c’est tout de même propre à la question de la génération Y, le rapport entre aînés et cadets s’inverse. Le jeunisme s’impose comme norme et valeur, refusant de fait comme de droit à la séniorité le privilège de la sagesse et de l’expérience. Voilà donc la...
