Le début du deuxième trimestre 2021 était encore caractérisé par des mesures corona strictes (la pause de Pâques), mais progressivement de nombreuses restrictions ont été levées. Dynam, un projet de recherche de l’ONSS et de l’institut HIVA-KU Leuven en étroite collaboration avec les services régionaux IBSA, le département WSE et IWEPS, constate une forte reprise par rapport à la période précédente (2019-2020) : quelque 93 000 emplois nets sont créés au deuxième trimestre de 2021, soit le niveau le plus élevé jamais atteint depuis le début des mesures Dynam (depuis 2006).
La création d’emplois augmente (+31%), la destruction d’emplois diminue (-9%). La dynamique au niveau de l’entreprise – les entrées et sorties de personnel – évolue également de manière positive. Les entrées augmentent d’environ 9% (soit +58 985 recrutements), les sorties diminuent de 9% (soit -62 784 sorties).
Malgré ces évolutions positives, les transitions d’un emploi à l’autre sont toujours sous pression : le taux de churning – un indicateur de rotation des emplois au sein de l’offre existante – continue de diminuer au deuxième trimestre 2021.
Différences régionales
Au niveau régional, les entrées dans les trois régions ont connu une baisse de 9 à 10% pendant la première vague de corona, les sorties sont restées pratiquement inchangés. Un an plus tard (2020-2021), les entrées dans les trois régions se redressent. Notre estimation indique une forte reprise, notamment en Région wallonne. La forte reprise du travail intérimaire en Région wallonne peut fournir une explication à ce phénomène.
La dynamique des employeurs montre l’évolution du nombre d’employeurs entrants et sortants. Par rapport à la période avant corona (en 2018-2019), la première vague de corona en 2019-2020 ne provoque pas d’augmentation drastique du nombre d’employeurs sortants. Cependant, il y a une forte diminution du nombre d’employeurs entrants pendant cette première vague corona (-9,4%). La création et la destruction d’emplois ont lieu principalement dans les entreprises existantes (c-à-d. les entreprises en expansion et en contraction), aussi pendant le choc sévère de la première vague corona.
Evolution positive
Alors qu’en 2019-2020, les entrées ont diminué dans de nombreux secteurs, en 2020-2021, nous voyons l’image inverse: les recrutements connaissent une évolution positive dans tous les secteurs, à l’exception du secteur financier, de l’agriculture et de la santé. Les entrées dans le secteur de l’intérim affichent une forte augmentation de 29 % (soit +28 034 recrutements). En ce qui concerne les sorties, on constate principalement la diminution générale dans l’horeca (-31%, de 57 598 à 39 844 sorties) et dans les services administratifs et de soutien, y compris le secteur de l’intérim (-21%, de 124 754 à 98 859 sorties). En ce qui concerne les secteurs qui ont été le plus durement touchés par la première vague corona (les ‘secteurs corona’), ils ne bénéficient pas (encore) tous du climat économique plus favorable. Dans le secteur des agences de voyage et l’aviation, les entrées sont toujours sous pression.
Les jeunes et les personnes âgées
Les jeunes (15-21 ans) bénéficient d’une amélioration très nette de leur connexion au marché du travail au deuxième trimestre 2021, notamment dans l’horeca et le secteur de l’intérim. Les personnes âgées quittent moins le marché du travail qu’auparavant. Les plus de 65 ans se distinguent ici, qui bénéficient de l’offre accrue de flexi-jobs. En ce qui concerne la répartition par régime de travail, la forte augmentation des entrées dans les emplois de courte durée ou à horaires irréguliers (+33 975 recrutements) est remarquable.
Enfin, sur la période 2020-2021, un plus grand nombre de personnes qui étaient en situation de ‘non-travail’ sont entrées sur le marché du travail (+16% ou +58 411). Cela est également vrai au niveau régional. Toutefois, ces personnes occupent principalement des emplois de courte durée, avec des horaires flexibles/irréguliers dans l’horeca et le secteur de l’intérim. Les transitions d’un emploi à l’autre- comme mentionné ci-dessus – ne se sont pas encore rétablies. Cette évolution est principalement due à l’horeca et au secteur de l’ intérim, qui connaissent une baisse des entrées et sorties d’un poste salarié. Toutefois, il existe déjà certains secteurs où l’on peut constater une légère reprise des transitions d’un emploi à l’autre, à savoir la construction, les ICT, l’immobilier, les professions libérales et scientifiques et l’enseignement.