Cette double perspective ressort de la dernière radioscopie des DRH publié par le groupe Cegos, conduite en France au mois de février 2019 auprès de 1.065 salariés et 201 directeurs ou responsables des ressources humaines, travaillant tous dans des entreprises du secteur privé ou des organisations de plus de 100 salariés (lire aussi Le métier de DRH s’est enrichi, mais au prix d’horaires de travail qui explosent). L’étude montre bien que les salariés demandent toujours plus de proximité à leur DRH-RRH, qu’ils perçoivent davantage au quotidien comme un gestionnaire de processus.
Ce constat se retrouve également dans les reproches adressés aux DRH-RRH par les salariés qui évoquent (tout comme en 2016) le facteur humain insuffisamment pris en compte (34%), le manque de transparence (26%) et un manque de proximité (25%). Les DRH-RRH n’ont pas totalement la même lecture. Interrogés sur les trois principaux reproches qui leur sont généralement faits, ils placent bien l’insuffisante prise en compte du facteur humain en haut de la liste (43%), mais surestiment la soumission à la direction générale (42%, vs 24% côté salariés) et le fait d’être trop centré sur le droit et les chiffres (27% vs 19%).
Le niveau de confiance des salariés dans la fonction RH reste faible: 5,5 sur 10 (vs 5,6 en 2016). Et les DRH-RRH surestiment cette confiance, en l’évaluant à 6,8 sur 10 (vs 6,7 en 2016). Notons toutefois que 18% des salariés n’ont aucun reproche à formuler à l’encontre de leur DRH-RRH: c’est 10 points de plus qu’en 2012.
« Les qualités reconnues et reproches adressés aux DRH illustrent bien l’idée d’une fonction ‘prise entre deux feux’, commente Isabelle Drouet de la Thibauderie, Manager d’Offre et d’Expertise Ressources Humaines du Groupe Cegos. Les collaborateurs ont l’image de DRH gestionnaires alors qu’ils attendent d’abord de la proximité et du relationnel. Mais n’oublions pas qu’au quotidien, les DRH doivent aussi composer avec les volontés stratégiques de leur direction. Ce grand écart permanent suppose, pour les DRH, de pouvoir s’appuyer sur une équipe solide, mixant notamment des profils de techniciens et de communicants terrain. »