D’après les résultats de l’enquête menée par ASAP.be, près de 82% des Belges auraient le sentiment de pouvoir être eux-mêmes au travail. Parmi ceux qui se sentent acceptés sur leur lieu de travail, 53% sont motivés à s’investir davantage. Bien que les répondants affirment en grande majorité pouvoir être eux-mêmes, il y a des limites. Pour près de six répondants sur dix, le professionnalisme prime sur le confort personnel, et près de 65% trouvent tout à fait acceptable que leur entreprise impose un code de conduite. Plus de la moitié des répondants trouvent cependant que personne ne peut être lui-même lorsque le chef est dans les parages. Et 60 % des gens font toujours attention à la manière dont ils s’expriment.
Des effets positifs, mais pas que
Pour 45% des Belges, « être soi-même au travail » est surtout une question de flexibilité en ce qui concerne l’organisation de la journée de travail, allant de la planification de rendez-vous au fait de travailler lorsqu’on se sent inspiré, en passant par la prise de pauses. « Être soi-même » est également associé au fait d’exprimer notre humeur (34%), qu’elle soit positive ou négative, et notre opinion (25%), sans trop mâcher ses mots.
La grande majorité des Belges (87%) trouve positif de pouvoir être soi-même au travail et y voit beaucoup d’avantages. Ceux qui peuvent réellement être eux-mêmes sur leur lieu de travail s’y sentent mieux (39%). Ils remarquent aussi que cela se traduit par de meilleurs résultats (36%). Environ un tiers se sent par ailleurs plus créatif. Il y a toutefois un revers à la médaille: un tiers des gens pense que ce qu’ils partagent avec leurs collègues ou leur patron peut aussi être utilisé contre eux et un cinquième voit augmenter le risque que leurs collègues parlent sur leur dos.
Être tout à fait soi-même ou pas?
Les Flamands se sentent clairement plus à l’aise sur leur lieu de travail que les Wallons (86% contre 76%). Il y a toutefois également des limites. Plus de 60% des Belges trouvent qu’il est important de montrer sa vraie personnalité, mais qu’il vaut mieux garder certaines choses pour soi. 46% parlent de choses et d’autres au travail, mais évitent les sujets plus personnels. Les femmes sont un peu plus enclines que leurs collègues masculins à partager des choses importantes de leur vie privée au travail (hommes: 36%, femmes: 48%).
Nous estimons aussi que notre employeur a le droit de définir certaines règles. Près de 65% trouvent ainsi normal que leur entreprise impose un code de conduite ou un code vestimentaire. Plus de la moitié des Belges (53%) adapte dès lors son style vestimentaire pour aller travailler. Environ un quart des hommes indique avoir une garde-robe avec des vêtements plus décontractés et une autre avec des vêtements plus habillés pour aller travailler, contre 16% des femmes. Cependant, 17,5% des Belges refusent de faire la moindre concession quant à leur style.
Le filtre professionnel
Près d’un Belge sur cinq affirme toutefois ne pas avoir le sentiment de pouvoir être lui-même sur son lieu de travail. Et plus de 40% trouvent aussi tout à fait normal de se comporter autrement au travail. Les raisons sont diverses. 39% de ces gens ne trouvent pas convenable de tout partager ainsi au travail et 33% n’ont simplement pas envie de dévoiler des informations sur leur vie privée à leur patron et à leurs collègues. D’autre part, nombre de gens (36%) ne se sentent pas à l’aise de s’ouvrir aux autres dans un contexte professionnel parce que ce dernier ne s’y prête pas.
Ce filtre professionnel semble surtout entraver la créativité et l’innovation. Les personnes ne pouvant pas être elles-mêmes gardent souvent leurs idées pour elles. Une personne sur cinq affirme ainsi ne pas oser donner son opinion concernant des améliorations éventuelles devant un groupe et un peu moins de 20% n’osent pas exprimer leurs idées créatives.
Et le patron dans tout ça?
Il n’est pas surprenant que la grande majorité des gens (83%) trouve que la culture d’entreprise est un élément déterminant pour l’authenticité dont font preuve les collaborateurs. Mais qu’en est-il de l’influence du patron? Et dans quelle mesure sa manière de diriger est-elle authentique? Plus de la moitié des Belges (52%) affirme que personne ne peut être soi-même lorsque le patron est dans les parages. Un sentiment surtout ressenti par les travailleurs wallons (65%). 17% des Belges pèsent leurs mots lorsque leur patron est là. Un Belge sur trois pense aussi que le chef n’aime pas quand on se livre trop. Une idée bien plus présente chez les travailleurs âgés de 35 à 54 ans (40%) que parmi la génération d’en dessous (25% des 18-34 ans). Lorsqu’il est question du comportement du patron lui-même, près de 40% des Belges ne trouvent pas acceptable que ce dernier dévoile des éléments de sa vie privée. Les choses sont différentes quand le patron n’est pas là. Neuf Belges sur dix trouvent qu’on doit pouvoir être soi-même entre collègues. Mieux encore, 75 % ne supportent pas quand leurs collègues se comportent différemment au travail.