Cela n’a rien d’étonnant: le coronavirus a déjà eu un impact sur le fonctionnement des entreprises, relève Acerta sur base d’une enquête en ligne menée auprès de 117 employeurs du 10 au 12 mars inclus. La mesure de prévention à laquelle les experts nous ont d’abord sensibilisés via les médias – et qui est aussi assez facilement réalisable –, à savoir des mesures d’hygiène plus strictes, trouve un écho chez la quasi-totalité des employeurs (93%). Mais par rapport à d’autres conséquences du covid-19, la plupart des entreprises semblent encore chercher le juste équilibre.
Le télétravail encore trop peu déployé comme atout
En raison du coronavirus, le télétravail est tout à coup un sujet d’actualité. Mais la réaction sur le lieu de travail a toutefois jusqu’à présent surtout suivi la chronologie du danger de contamination. L’accent a d’abord été mis sur les travailleurs qui revenaient d’une zone à risque: 19% des employeurs ont rendu le télétravail obligatoire pour eux, qu’ils soient malades ou pas. Par ailleurs, les chiffres de mi-mars sur le télétravail montrent plutôt une position attentiste: seulement 17% ont assoupli la politique sur le télétravail ; 18 % ont instauré une politique de télétravail.
« Nous semblons tout de même surtout constater plus de réaction que de proaction, commente Amandine Boseret, juriste d’Acerta Consult. Alors que le télétravail ne doit pas être qu’une mesure de prévention. Tester au plus vite les possibilités de télétravail largement déployé pour le cas où l’on en arriverait malgré tout à une mise en quarantaine est très judicieux si vous voulez rester actif en tant qu’entreprise. Qui peut télétravailler? Nos serveurs peuvent-ils le gérer? Y a-t-il une politique sur le télétravail? Faut-il l’adapter? Est-elle claire pour tout le monde? etc. Obtenir maintenant de la clarté à ce sujet n’aura que des avantages. »
Conseils suivis en matière de voyages
En ce qui concerne les conseils de voyages également, l’employeur suit plutôt qu’il ne pilote. Si les pouvoirs publics autorisent encore les voyages, la plupart des employeurs aussi. Si les pouvoirs publics déconseillent les voyages vers une zone à risque, la plupart des employeurs aussi. « Il était frappant de constater que le 12 mars, 9% des employeurs déclaraient encore qu’ils n’interdiraient pas les voyages d’affaires vers une zone à risque, précise-t-elle. Apparemment, on regarde surtout ce que font les autres, plutôt que de décider par soi-même. »
Perte de chiffre d’affaires?
En ce qui concerne l’impact économique du coronavirus, l’image à la mi-mars est encore fifty-fifty: 54% ne s’attendent pas à une perte de chiffre d’affaires, l’autre moitié bien. Mais sur ces derniers, 39% s’attendaient à ce que la perte reste malgré tout en deçà des 20%, ce qui est déjà une estimation relativement positive de la situation.