L’enquête menée auprès d’un échantillon représentatif de 500 jeunes belges (17-27 ans) montre que deux jeunes sur trois sont prêts à exercer un emploi qui ne correspond pas du tout à leur formation ou aux études choisies. Les jeunes « travailleurs de demain » sont très flexibles et s’attendent à la même attitude de la part de leur futur employeur. Cette attitude flexible, ils la souhaitent aussi bien au moment du recrutement (ne pas se focaliser aveuglément sur la formation et l’expérience) que sur le terrain (formation continue et équilibre sain entre travail et vie privée).
Les chiffres parlent d’eux-mêmes:
- Plus de deux jeunes sur trois sont disposés à exercer un emploi qui ne correspond pas du tout à leur choix d’études;
- Plus de la moitié des jeunes (53,8%) pense que les employeurs les mettent sur la touche en raison de leur manque d’expérience. En outre, ils sont plus de quatre sur cinq à prétendre que les employeurs recherchent souvent à tort une personne avec de l’expérience. Ils entendent par là que pour le poste vacant, ce n’est pas l’expérience qui est demandée dans le profil qui est requise. En outre, près de la moitié (48%) indique que lorsqu’ils lisent une offre d’emploi, ils ne comprennent souvent pas ce que l’on attend d’eux;
- Lors d’un premier emploi, deux éléments sautent aux yeux. Pour la moitié des jeunes, la première expérience de travail n’a surtout du sens qu’en fonction de l’épanouissement personnel. Pour les jeunes, cette première expérience peut se traduire via un stage, un job étudiant ou un intérim. Ils ne sont donc pas directement à la recherche du CDI. Par ailleurs, ils attachent beaucoup d’importance à un bon équilibre entre vie privée et vie professionnelle. Dans cette optique, la mobilité est un point d’attention, plus de 30% des jeunes n’étant pas prêts à effectuer plus d’une heure de trajet pour aller travailler;
- L’esprit d’entreprise a le vent en poupe: près de la moitié (49%) des jeunes aimeraient devenir leur propre patron;
- Enfin, plus d’un jeune sur quatre pense que l’on sombre dans la routine dès que l’on exerce un même emploi durant plus de trois à quatre ans.
Les résultats montrent qu’il y a moyen d’encore améliorer l’adéquation entre les jeunes et le marché du travail en vue d’accroître les opportunités d’emploi pour les jeunes. En 2015, la FEB avait indiqué vouloir diminuer le chômage des jeunes d’un quart d’ici à la fin de la législature. À cette époque, 88.000 jeunes étaient sans emploi. En 2016, ils étaient 75.000. Cette baisse est positive, mais certainement pas suffisante. L’inadéquation entre la demande d’emplois et l’offre au sein des entreprises ne favorise pas les opportunités d’emploi pour les jeunes. En outre, l’activation est également un must et une responsabilité partagée de tous les acteurs et de tous les groupes cibles (outre les jeunes, également les travailleurs « âgés », les gens issus de l’immigration, etc.).
« Le défi sociétal est immense, souligne Pieter Timmermans, administrateur délégué de la FEB. Notre objectif lancé en 2015 est faisable à condition d’en faire l’une des priorités. Je demande donc que l’emploi des jeunes soit le thème d’un conseil des ministres spécial. » L’emploi des jeunes doit être le souci de tous les acteurs, et pas uniquement des employeurs. Les pouvoirs publics, l’enseignement, les offices régionaux de l’emploi et les jeunes mêmes ont également une grande responsabilité. Mais les employeurs doivent admettre qu’ils doivent oser offrir plus d’opportunités aux jeunes. « Comme les jeunes le confirment eux-mêmes dans l’enquête, la motivation est au moins aussi importante que l’expérience. Nos entreprises doivent faire leur propre examen de conscience : les jeunes sont encore trop souvent mis de côté en raison de leur manque d’expérience. Si nous voulons remplir les nombreux postes vacants, nous devons miser judicieusement sur les possibilités d’évolution des jeunes, notamment en investissant davantage dans les formations sur le terrain ainsi que dans une gestion ciblée des talents. Nous devons informer correctement les jeunes et leurs parents sur les compétences fortement recherchées sur le marché du travail, sinon, nous évoluerons d’une économie de croissance vers une économie de pénurie. »
Grâce à « Young Talent in Action », la FEB entend inspirer les entreprises et les jeunes. Des chefs d’entreprise, des responsables RH et plus de 1000 jeunes se rassembleront le 2 octobre à BOZAR, le temple bruxellois de la culture. Dans l’objectif principal suivant: comment mieux orienter davantage de jeunes sur notre marché du travail? La FEB répondra à cette question par des ateliers, des séances de speed dating et des ‘debattles’ entre jeunes et hommes politiques, mais aussi avec un orateur de haut niveau: Fiona Mullan, directrice RH international de Facebook.
Pour plus d’information sur Young Talent in Action et le programme: www.youngtalentinaction.be.