Afin d’évaluer la situation du recrutement de profils techniques et scientifiques, Tempo-Team a sondé 2.100 employeurs et travailleurs d’entreprises belges. Résultat: il est urgent d’agir. Environ une moitié des entreprises consultées ont besoin de talents techniques, mais dans huit cas sur dix, leurs recherches demeurent particulièrement ardues. Trois quarts des sociétés ayant des postes pour les profils techniques évoquent même de graves carences. Plus encore au nord qu’au sud du pays (54% vs 39%), et davantage au sein des grandes entreprises que parmi les petites (65% vs 34%). Hélas, les employeurs ne prévoient guère d’amélioration: sept sur dix s’attendent à ce que la demande de collaborateurs ayant une formation technique augmente encore (ils sont même 75% à penser de la sorte en Flandre et 51% au sud du pays).
Pour s’attaquer à la pénurie de profils techniques sur le marché du travail et afin de répondre à la guerre des talents, les entreprises demandent d’urgence des efforts des autorités concernées. Plus de deux tiers estiment en effet qu’il revient à l’autorité compétente de promouvoir davantage les études et formations techniques. 55% des sociétés estiment également que les jeunes ne sont pas encore suffisamment encouragés à opter pour des disciplines qui augmentent leurs chances de trouver un emploi – ce serait même l’une des causes principales de la pénurie actuelle sur le marché du travail. La moitié des patrons veut en outre une meilleure concordance entre l’enseignement et le monde entrepreneurial.
Cela étant, les entreprises ont aussi un rôle important à jouer, par exemple en augmentant l’attrait de leurs emplois techniques et en les rémunérant mieux. D’après l’enquête, il semble entre autres que 71% des travailleurs ayant un diplôme technique préfèrent un emploi leur accordant beaucoup d’autonomie, alors que les autres types de travailleurs ne sont que 58% à penser de cette façon. « La guerre des talents se poursuit et les entreprises doivent aujourd’hui faire le maximum pour se profiler en tant qu’employeurs attrayants. Mais dans le même temps, des efforts demeurent nécessaires afin de fidéliser ces travailleurs, car d’après l’étude, il semble que 4 travailleurs sur 10 soient actuellement ouverts à un changement d’employeur. Or il y a diverses façons de fidéliser le personnel : des emplois captivants, une bonne ambiance de travail dans un groupe soudé. Un système salarial attrayant reste bien sûr un important vecteur de motivation », explique Valérie Denis, porte-parole de Tempo-Team.