Les analyses les plus récentes menées par l’OCDE donnent à penser que près d’un emploi sur sept risque d’être totalement automatisé, près de 30% des emplois pourraient subir des transformations. Toutefois, les personnes qui occupent les emplois les plus menacés se forment moins (40%) que les travailleurs qui exercent un emploi peu menacé (59%). Dans la zone OCDE, près de la moitié des adultes ne suivent aucune formation et ne souhaitent pas se former. 11% supplémentaires souhaiteraient se former mais ne le font pas faute de temps, de moyens ou de soutien de la part de leur employeur.
Il ressort du rapport « Getting Skills Right: Future-Ready Adult Learning Systems » que les nouvelles technologies, la mondialisation et le vieillissement de la population vont faire évoluer la quantité et la qualité des emplois, ainsi que les compétences requises pour les exercer. Pour relever un tel défi, il sera essentiel de développer la formation des adultes. Ce rapport souligne l’importance d’une formation de qualité permettant de développer des compétences qui répondent aux besoins du marché du travail. La formation obligatoire, notamment en matière de santé et de sécurité au travail, absorbe en moyenne 20% des heures de formation dans les pays européens. Celle-ci est nécessaire, mais doit être complétée par d’autres possibilités de formation afin que les adultes puissent développer des compétences leur permettant de conserver leur emploi ou de rechercher de nouvelles opportunités de progression de carrière.
Un nouveau tableau de bord dans le rapport compare la situation entre les pays et met en évidence, pour chacun, les points les plus importants pour la réforme. En particulier, il résume l’avenir des systèmes d’apprentissage des adultes de chaque pays pour faire face aux défis d’un monde du travail en rapide évolution, dans six domaines : couverture, inclusion, flexibilité et orientation, alignement sur les besoins en compétences, impact et financement.
La Grèce, le Japon et la République slovaque obtiennent des résultats faibles dans la plupart des aspects de la préparation à l’avenir. Mais des améliorations sont possibles même dans les pays performants. En Norvège, relativement peu d’adultes voient un impact direct de la formation qu’ils suivent sur leur travail ou leur carrière. Le Danemark est à la traîne des pays les plus performants en termes de couverture. La Slovénie affiche de bonnes performances en termes d’inclusion, mais il existe encore un écart de 10 points de pourcentage en moyenne entre les groupes défavorisés et les groupes les plus favorisés.
Pour s’attaquer à ces problèmes, le rapport présente une série de recommandations, notamment:
- Optimiser la couverture et l’inclusivité en mettant en avant les avantages de la formation des adultes et en proposant un soutien ciblé sur les adultes peu qualifiés, les chômeurs, les immigrés et les personnes plus âgées;
- Aligner plus étroitement les contenus de formation sur les besoins du marché du travail, et élaborer des programmes ciblés sur les adultes dont les compétences devraient devenir obsolètes à l’avenir;
- Améliorer la qualité et l’efficacité de la formation. Cela peut passer, par exemple, par la mise en place de labels de qualité afin d’aider les individus et les entreprises à faire des choix éclairés quant aux investissements à réaliser dans la formation;
- Assurer un financement public adapté et inciter les employeurs à contribuer avec des prélèvements destinés à financer la formation et des incitations fiscales, et encourager les individus à suivre une formation au moyen de subventions et de congés de formation rémunérés.