Selon certaines prévisions, près de la moitié des emplois dans les économies avancées pourraient être automatisés, et 72 % des citoyens de l’UE craignent que les robots ne « volent les emplois des travailleurs » (enquête Eurobaromètre de 2017). Une récente enquête du Cedefop, le Centre européen pour le développement de la formation professionnelle, sur les compétences et les emplois en Europe apporte des précisions sur ces théories: 43% des travailleurs adultes de l’UE ont vu les technologies qu’ils utilisent au travail se transformer au cours des cinq dernières années, et 47% ont rencontré des changements dans leurs méthodes et pratiques de travail.
Alors que les avancées technologiques passées tendaient à remplacer les emplois de routine, peu qualifiés, un grand nombre de tâches hautement qualifiées, notamment dans les secteurs de la santé, du droit, de la finance et de l’éducation, peuvent aujourd’hui être exécutées plus rapidement et plus efficacement par des machines que par des êtres humains. Les recherches du Cedefop montrent cependant que l’automatisation et l’intelligence artificielle n’ont pas nécessairement pour effet de détruire, mais plutôt de transformer les emplois.
Les personnes, les entreprises et les marchés du travail devront s’adapter et acquérir de nouvelles compétences, qui leur permettront de coopérer avec les machines, estiment les chercheurs. L’éducation et la formation devront offrir des aptitudes et des compétences « compatibles avec les robots », combinant des compétences professionnelles spécifiques et des compétences clés telles que l’esprit d’entreprise et la capacité d’apprentissage (apprendre à apprendre). Les décideurs politiques doivent déterminer comment encadrer cette transformation continue, en veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte et à ce que de nouvelles méthodes de travail soient introduites, conclut la note d’information du Cedefop.
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