La Suisse, Singapour et le Royaume-Uni arrivent en tête du Global Talent Competitiveness Index (GTCI), dans un top 10 où les pays scandinaves sont tous présents aux côtés du Luxembourg, des Etats-Unis et de l’Australie. Réalisé à l’initiative de l’INSEAD, l’Institut européen d’administration des affaires, en partenariat avec le groupe Adecco et le Human Capital Leadership Institute (HCLI), le GTCI compare la capacité des pays à attirer des talents.
Les pays les plus attractifs partagent certaines caractéristiques, telles qu’un système éducatif qui répond aux besoins de l’économie, des politiques de l’emploi qui favorisent la flexibilité, la mobilité et l’entreprenariat, et une haute connectivité des entreprises, des organisations publiques et des autres parties prenantes.
Cette année, pour mieux comprendre les dynamiques qui transforment les villes en aimants à talents, les partenaires ont lancé le premier Global Cities Talent Competitiveness Index (GCTCI). Sur les 46 villes étudiées, Copenhague obtient la première place, suivie de Zurich et de Helsinki. San Francisco et Los Angeles sont les deux seules villes américaines à se hisser au top 10, aux 4e et 8e places respectivement. Sydney et Singapour, classées aux 12e et 19e places respectivement, arrivent en tête de la région Asie-Pacifique. L’attractivité des villes à l’égard des talents a été mesurée à l’aide d’une série de critères. Les dix premières villes combinent une excellente qualité de vie, une bonne connectivité et de nombreuses possibilités de carrières (internationales).
Plusieurs tendances se dégagent
La technologie et l’hyper connectivité transforment la nature du travail: de même que les facteurs démographiques, économiques et sociaux, elles favorisent l’émergence d’une main-d’œuvre indépendante et dispersée. La flexibilité est le mot d’ordre de notre époque, qui se caractérise par le passage d’un environnement où le travail reposait sur l’emploi traditionnel (salarié) à un environnement où les indépendants représentent 30% de la population active en Europe et aux États-Unis.
Notre réflexion ne doit pas se limiter à l’automation: il ne s’agit pas seulement de technologie. La société, les entreprises, les carrières, l’éducation et l’emploi subissent une profonde transformation. Les entreprises deviennent plus horizontales et interconnectées; les résultats et la collaboration priment sur l’autorité et la hiérarchie; les carrières multiples sont devenues la norme.
Comme l’innovation résulte souvent d’une collaboration, les talents doivent posséder non seulement des compétences techniques, mais aussi des qualités humaines et des aptitudes en gestion de projets. Face à l’imprévisibilité du monde actuel, les jeunes doivent se doter de capacités telles que le savoir apprendre, la créativité, la résolution de problèmes et la communication. Les programmes éducatifs doivent reposer sur des approches basées sur l’expérience et le projet; ils doivent offrir des possibilités de formation axée sur le travail, telles que les systèmes d’apprentissage. À l’heure de la carrière multiple, qui plus est, la formation continue est incontournable.
Les politiques en matière d’éducation et d’emploi sont la clé pour relever les défis posés par ces transformations: la coopération entre le gouvernement, les entreprises et les instances éducatives est essentielle pour assurer une réforme rapide du système scolaire et pour élaborer des politiques d’emploi qui concilient la flexibilité du marché du travail avec la protection sociale.