C’est ce qui ressort d’une enquête menée par l’Antwerp Management School (AMS) et Acerta. Avant la crise sanitaire, à peine une entreprise sur quatre prenait en compte la capacité d’adaptation de ses collaborateurs à de nouvelles situations. Près de 60% d’entre elles s’y intéressent désormais. Acerta et l’AMS mènent d’autres recherches scientifiques au NeuroTrainingLab d’Anvers pour découvrir dans quelle mesure la capacité d’adaptation du travailleur belge peut être développée.
Quelles sont les compétences nécessaires pour trouver un emploi ou continuer à s’épanouir dans son emploi actuel en 2021? Les entreprises sont sur la même longueur d’ondes: elles veulent que leur personnel puisse s’adapter aux changements de situation. 33% des entreprises interrogées estiment que la capacité d’adaptation est précieuse. 66% pensent même qu’elle est cruciale.
La crise du coronavirus a, semble-t-il, remis l’importance de la capacité d’adaptation au centre de nos préoccupations. Avant l’arrivée de la Covid-19, 25% des employeurs travaillaient activement à la capacité d’adaptation de leurs collaborateurs. Ils sont désormais plus du double, soit 56%. 9% des entreprises ne prennent néanmoins aucune mesure pour préparer leurs collaborateurs à l’avenir.
« Nous constatons que les employeurs attachent aujourd’hui une grande importance à la capacité d’adaptation de leur organisation et de leurs collaborateurs, commente Anne-Sophie Bialas, Senior Consultant Acerta. C’est l’un des points positifs de cette crise : le coronavirus a donné un coup d’accélérateur à des évolutions qui avançaient déjà doucement et celle-ci n’a pas échappé à la règle. Malgré le coup de pouce du coronavirus, il reste néanmoins du chemin à parcourir avant que cette conviction prenne la forme d’actions concrètes sur le terrain. Les employeurs reconnaissent toutefois que la capacité d’adaptation est la compétence de l’avenir, mais ils sont toujours à la recherche de méthodes pour mieux la comprendre. C’est également la raison pour laquelle Acerta et l’AMS mènent une recherche scientifique sur la capacité d’adaptation humaine. »
Faire preuve de résilience
Selon 70% des employeurs interrogés, la caractéristique la plus importante des travailleurs ayant une grande capacité d’adaptation est de faire preuve de résilience face au changement. Les quatre autres caractéristiques qui forment le top 5 sont l’adaptation aux nouvelles technologies et procédures, la capacité d’acquérir de nouvelles compétences, la faculté d’assumer de nouveaux rôles ou de nouvelles fonctions au sein de l’organisation et la bonne gestion de l’incertitude et de l’ambiguïté.
La grande majorité des employeurs (95%) sont convaincus que les membres de leur personnel sont capables de s’adapter pour conserver leur fonction au sein de l’entreprise. 8% estiment qu’aucune condition ne régit ce changement. 37% des employeurs fixent eux-mêmes les conditions: les collaborateurs doivent être bien motivés et soutenus. Ils sont tout de même une majorité à penser que la capacité d’adaptation a aussi des limites. Et vu qu’il s’agit de la compétence de demain, 18% des employeurs ont déjà commencé à la mesurer. Cependant, au vu de leurs commentaires, il s’avère surtout qu’ils sont encore à la recherche d’une manière concrète d’y parvenir.
Le Prof. Dr. Steven Poelmans, Antwerp Management School, indique: « Deux approches existent en matière de capacité d’adaptation : une conception fixe de l’intelligence (présente dès la naissance ou non) et une conception malléable de l’intelligence (développement possible). Cette croyance n’est pas neutre et a des conséquences concrètes. Par exemple, une personne à l’état d’esprit fixe est plus rapidement frustrée ou baisse plus vite les bras lorsqu’elle est confrontée à une tâche complexe dont la solution n’est pas immédiate. Les entreprises à l’état d’esprit fixe auront tendance à recruter des candidats ayant toutes les connaissances et les compétences nécessaires pour occuper le poste. Quant aux entreprises à l’état d’esprit de développement, elles vont plus loin : elles réfléchissent à la manière dont elles peuvent mesurer et développer la capacité d’adaptation de leurs collaborateurs. Pour les entreprises actives dans des secteurs qui dépendent fortement de la connaissance, de la prestation de services et de l’innovation comme avantage concurrentiel stratégique, le choix est on ne peut plus clair. Elles doivent miser sur l’adaptabilité de leurs collaborateurs, car cette aptitude est une condition nécessaire à la flexibilité et à l’innovation de l’entreprise. »