La réinsertion ne fonctionne pas (encore)

Ces constats ressortent d’une analyse par Acerta des données réelles des travailleurs en service auprès de plus de 40 .000 employeurs du secteur privé. Le processus formel de réinsertion n’a pas (encore) l’impact voulu, comme en témoigne la hausse systématique de l’absentéisme pour maladie de moyenne durée sur ces cinq dernières années, soit une augmentation de 12,7 % entre 2014 et 2018. La législation de réinsertion date de 2016, mais on ne constate aucune baisse dans les chiffres, les pourcentages continuent de croître d’année en année. De plus, l’augmentation du taux d’absentéisme de moyenne durée entre 2017 et 2018 est considérable (+7%).

La législation sur la réinsertion manque-t-elle sa cible? « Oui et non, commente Benoît Caufriez, Director chez Acerta Consult. La réinsertion n’est plus un sujet tabou, une certaine sensibilisation autour du thème maladie et travail et la relation vie privée-vie professionnelle se met en place, ce qui est positif. Cependant, un hiatus important dans la législation est que l’employeur ne peut lancer la procédure de réinsertion formelle qu’après 4 mois de maladie. Il est conseillé à l’employeur de déjà lancer formellement le processus pour réinsérer le travailleur dans son entreprise avant la fin de ce délai. Ce manquement dans la législation ne peut donc en aucun cas être une excuse pour l’employeur. Il peut – et doit – accorder l’attention nécessaire à son travailleur malade dès le premier jour de maladie. La réinsertion commence dès le premier contact entre l’employeur et le travailleur absent. Ce contact montre l’implication de l’employeur et peut former un premier pas dans les étapes nécessaires pour que le travailleur rejoigne son poste aussi rapidement que médicalement acceptable. Même en cas d’absence en raison d’un burn out par exemple, mieux vaut réparer activement le lien dès que le travailleur se sent prêt et non uniquement au bout des 4 mois prescrits par la loi. »

Plus d’absents à Bruxelles, dans le Limbourg et le Hainaut

Chaque période d’absentéisme pour cause de maladie – de courte, moyenne ou longue durée – commence par le premier jour de maladie. Les périodes de maladie ne sont donc pas totalement isolées les unes des autres. « Nous constatons ainsi qu’en Flandre, le Limbourg obtient de mauvaises notes avec le plus haut pourcentage d’absentéisme pour maladie de moyenne durée, à savoir 2,65%, explique-t-il. Nous notons également un dérapage au niveau d’absentéisme pour maladie de courte durée, où le Limbourg est aussi dernier de classe. La Région de Bruxelles-Capitale ne fait pas mieux avec un taux d’absentéisme de courte durée de 2,92% et de moyenne durée de 2,86%. En Région wallonne, le Hainaut est la lanterne rouge: 2,46% pour l’absentéisme de courte durée et 2,87% pour l’absentéisme de moyenne durée. En revanche, la Flandre occidentale atteint deux fois le plus faible pourcentage (respectivement 2% et 1,94%). Une nouvelle fois, l’absentéisme pour cause de maladie commence le 1er jour de maladie et la réinsertion devrait commencer au même moment. »

Echec de la politique RH des grandes entreprises en matière d’absentéisme

Si on se penche sur l’impact de l’absentéisme pour maladie de moyenne durée en fonction de la taille de l’entreprise, on constate que le pourcentage augmente proportionnellement au nombre de travailleurs. Par conséquent, plus l’entreprise est importante, moins elle a d’emprise sur l’absentéisme pour cause de maladie. Dans les très grandes entreprises, l’impact est même deux fois supérieur à celui des plus petites. De nombreuses heures de travail sont donc perdues en raison de maladie.

« Les (plus) petites entreprises ont l’air de mieux parvenir à garder leurs travailleurs en bonne santé et à l’ouvrage, indique Benoît Caufriez. Il semblerait aussi que la “distance” plus courte entre l’employeur et le travailleur ait un effet positif sur l’absentéisme pour maladie de moyenne durée. L’objection que l’on entend parfois, selon laquelle les personnes sous pression reprennent trop rapidement le travail, est incorrecte. Sinon, les chiffres de maladie resteraient élevés et ce n’est pas le cas. Les spécialistes RH des grandes entreprises ont donc des leçons à tirer des plus petites entreprises. »

Différence logique entre ouvriers et employés

En ce qui concerne l’absentéisme pour cause de maladie, une différence claire se dessine entre les ouvriers et les employés. Et c’est logique. Un employé avec une jambe cassée peut toujours tenir son stylo en main, mais ce n’est pas le cas de l’ouvrier et de son marteau. Ou: le travail physiquement (plus) dur augmente le risque de maux physiques. En outre, si vous êtes en incapacité de travail, il est moins évident de poursuivre un travail physique. On constate toutefois dans les chiffres que l’absentéisme pour cause de maladie s’accentue chez les employés: l’absentéisme pour maladie de moyenne durée a augmenté de près de 20 % entre 2014 et 2018.

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