Cette solitude ne découle pas de l’isolement social, comme on pourrait le penser, mais est plutôt due à l’épuisement émotionnel que suscite le burn-out, expliquent Emma Seppälä, codirectrice du Yale College Emotional Intelligence Project, et Marissa King, professeur en comportement organisationnel à la Yale School of Management. Et leurs travaux suggèrent que le problème est omniprésent dans toutes les professions et à tous les niveaux de l’entreprise.
La solitude, qu’elle résulte de l’isolement social ou de l’épuisement, a de graves conséquences pour les individus. Une recherche montre ainsi que la solitude réduit la longévité de 70%! une autre étude suggère que la solitude augmente de 30% les risques d’accident vasculaire cérébral ou de maladie coronarienne, principale cause de décès dans les pays développés.
Entre-temps, experts et entreprises ont eu du mal à trouver un moyen de lutter contre l’épuisement professionnel, observent les chercheuses. De nombreuses recommandations sont axées sur la réduction du stress, l’enseignement de la pleine conscience ou la réduction de la charge de travail. Mais la corrélation avec la solitude suggère qu’un plus grand lien humain au travail pourrait également être essentiel pour résoudre le problème de burn-out.
En fait, les recherches démontrent le lien entre le soutien social au travail, des taux d’épuisement professionnel plus faibles, une plus grande satisfaction professionnelle et une productivité accrue. Une étude britannique a montré que le facteur le plus important dans le bonheur au travail était les relations sociales positives avec les collègues. L’engagement sur le lieu de travail est associé à des relations sociales positives impliquant le sentiment d’être valorisé, soutenu, respecté et en sécurité. Et les études montrent que le sentiment de connexion sociale a pour résultat un plus grand bien-être psychologique, ce qui se traduit par une productivité et des performances accrues.
Alors, que peuvent faire les dirigeants et les employés? Promouvoir une culture d’inclusion et d’empathie sur le lieu de travail, concluent Emma Seppälä et Marissa King. Les études mettent en évidence que l’empathie, en particulier, peut constituer un facteur de protection valable contre l’épuisement professionnel.
Source: Harvard Business Review