Le climat, c’est aussi l’affaire des RH !
Il en ressort que pas moins de 46 % des employeurs ont déjà mis en œuvre une démarche climatique dans leur politique RH, que 44 % déclarent avoir des plans à court terme (dans les deux ans) et que 15 % ont des plans à moyen terme (dans les trois ou quatre ans). Mais qu’est-ce que cela signifie en pratique ? “Nous avons constaté que les mesures climatiques concernent principalement la mobilité verte, comme des leasings de vélos, mais cela ne suffit pas. Tout l’art consiste à apporter une réponse aux thématiques qui préoccupent le personnel, afin de créer une adhésion suffisante”, explique Kathelijne Verboomen, Directrice du Centre de connaissances d’Acerta.
Une autre conclusion est que les entreprises s’engagent principalement en faveur du climat pour des raisons intrinsèques liées à la reconnaissance de leur responsabilité sociétale, à leur image de marque en tant qu’employeur et à leurs convictions personnelles. “Dans le même temps, nous devons également nous demander quelle importance les clients accordent à la question climatique”, fait remarquer Mme Verboomen.
© Hendrik De Schrijver
Que le personnel considère qu’il est (très) important que l’employeur prenne des mesures contre le changement climatique est indiscutable. Une deuxième enquête miroir au sein de ce groupe l’a démontré. Ce qui est également frappant, c’est que les employeurs estiment qu’il existe un fossé entre les collaborateurs plus jeunes et plus âgés en matière de climat. Cela pourrait provoquer une polarisation, dont les RH doivent absolument tenir compte.
Il s’avère également qu’une politique écologique peut être un atout important au moment du recrutement, même si peu de collaborateurs chercheraient un autre emploi en raison des actions menées en la matière. Enfin, il s’avère également que les employeurs estiment que les pouvoirs publics pourraient faire davantage pour les soutenir. Par exemple, en simplifiant le cadre législatif ou en apportant de la clarté plutôt que de la confusion.
S’y mettre concrètement
La question clé est bien entendu de savoir comment les entreprises peuvent rendre leurs politiques RH plus respectueuses du climat. Selon Mme Verboomen, il existe trois points de départ : “Il y a le Green Deal européen, les accords climatiques de Paris et les Objectifs de développement durable des Nations unies. En Flandre, une grande part de la responsabilité incombe au citoyen, mais il bute souvent sur le coût des investissements respectueux du climat et de l’énergie. Nous pensons donc que les pouvoirs publics pourraient apporter une valeur ajoutée en soutenant les employeurs qui aident leurs collaborateurs à acheter une pompe à chaleur, une batterie domestique, etc.”.
Parmi les autres initiatives que les entreprises peuvent mettre en œuvre immédiatement, citons les rémunérations et avantages flexibles et respectueux du climat, l’offre de solutions de mobilité durable sur mesure, l’organisation d’une consultation interne ou externe sur le climat, l’introduction et/ou l’encouragement du travail hybride et une politique de travail à domicile respectueuse de l’environnement.
Des actions telles que l’élargissement du contenu des écochèques et l’extension du budget de la mobilité dans une optique climatique au niveau fédéral sont également envisageables. Elles nécessiteraient toutefois une adaptation du cadre légal.
Win-win-win
Pour ceux qui en douteraient encore, les entreprises ont tout à gagner à s’engager dans une politique RH respectueuse du climat. La situation win-win se situe sur trois fronts, selon Kathelijne Verboomen. “Tout d’abord, elle contribue à résoudre un problème sociétal, cela profite à leur politique de rétention et cela donne un coup de pouce à leur image de marque en tant qu’employeur, ce qui n’est pas sans importance en période de pénurie de main-d’œuvre. Last but not least, elle a également un effet positif sur le bien-être mental des collaborateurs”.
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