« L’AGR pour les travailleurs à temps partiel est calculée à nouveau comme avant 2008. Après deux ans de travail à temps partiel avec complément AGR, ce complément sera réduit à 50%. » Cette petite phrase de l’accord du gouvernement cache une sérieuse attaque contre les travailleuses et travailleurs à temps partiel, qui bénéficient, grâce à l’allocation de garantie de revenus, d’une compensation de leur manque-à-gagner, analyse la CNE. Et ce, particulièrement dans les secteurs avec une organisation structurelle du travail à temps partiel involontaire.
La Centrale nationale des Employés avance un exemple: avec cette mesure, un salarié mi-temps avec un salaire brut de 800 euros par mois a, après deux ans de temps partiel, 284,64 euros de moins, ce qui correspond à une baisse de 21,6%. Si l’on ajoute le saut d’index de 2%, qui coûtera 20,65 euros par mois, la perte totale s’élève à 305,29 euros brut par mois, soit 23,20%.
Ce sont principalement les femmes qui sont touchées par cette décision, indique la CNE: 79% des travailleurs ciblés sont en effet des travailleuses. Il s’agit surtout du secteur des titres-services, du nettoyage et de la distribution, dans lesquels le travail à temps partiel involontaire est fréquent… Des secteurs où les salaires ne sont déjà pas très élevés et où beaucoup de travailleurs ne savent pas comment joindre les deux bouts. La CNE, la LBC-NVK et la CSC Alimentation et Services trouvent incompréhensible que le gouvernement s’attaque à ce point aux revenus des travailleurs les plus vulnérables. Elles demandent l’abrogation de cette mesure.