Qu’est-ce qui compte pour les Belges? Analyse des déterminants du bien-être individuel en Belgique: c’est sous ce titre que le Bureau fédéral du Plan publie un Working Paper dont il ressort qu’en moyenne la santé, tant mentale que physique, est le principal déterminant du bien-être des Belges. Avoir un niveau de revenu suffisant pour accéder à un mode de vie considéré comme standard en Belgique, avoir un travail et être entouré de proches ont également un impact positif important sur le bien-être. On n’est pas surpris de lire que, par rapport à la moyenne, les personnes en incapacité permanente de travail ou au chômage, sans diplôme, avec un faible revenu ou vivant seules, sont peu satisfaites de leur vie.
Par rapport à un Belge en bon état de santé, être en très mauvais état de santé fait perdre, en moyenne, plus de 1,6 points de bien-être. Si le revenu est un déterminant du bien-être, son impact est relativement limité. En moyenne, multiplier son revenu par deux fait augmenter le bien-être de 0,3 point. A l’inverse, ne pas avoir un revenu suffisant pour pouvoir accéder à un mode de vie considéré comme standard en Belgique fait perdre près de 0,7 point de bien-être. Par rapport à un salarié à temps plein, être en incapacité permanente de travail ou au chômage font baisser le bien-être, respectivement d’environ 0,5 et 0,2 point. De même, ne pas avoir de diplôme fait baisser le bien-être moyen des Belges de l’ordre de 0,3 point. Du côté de l’entourage, ne pas vivre seul, avoir une personne à qui se confier et avoir une personne à qui demander de l’aide font chacun augmenter le bien-être entre 0,2 et 0,3 point.
Ces résultats sont des résultats pour un Belge « moyen ». En vue de les compléter, différents sous-groupes de la population belge ont également été analysés: les femmes et les hommes, trois statuts socio-économiques (les chômeurs, les travailleurs et les inactifs), quatre catégories d’âge et cinq catégories de revenu (quintiles). Il ressort de l’analyse que les déterminants du bien-être n’ont pas la même importance pour tous les Belges et qu’il existe des différences importantes entre certains sous-groupes. Ainsi, être en très mauvais état de santé, ne pas être marié où voir son revenu augmenté affectent relativement plus le bien-être des chômeurs que celui du Belge « moyen » et des travailleurs. De même, être en incapacité permanente de travail, sans diplôme ou encore ne pas pouvoir demander de l’aide à quelqu’un ont un impact relativement plus important sur le bien-être des moins de 25 ans que sur celui du Belge « moyen » et des personnes plus âgées.
L’analyse présentée dans ce WP ne permet pas seulement de mettre le doigt sur les déterminants du bien-être. Elle permet également de mesurer concrètement l’impact d’une série de variables sur le bien-être et donc de mieux comprendre en quoi certains évènements de la vie affectent le bien-être des Belges. Ces résultats contribuent aux futurs travaux du Bureau fédéral du Plan en matière de recherche d’un indicateur complémentaire au PIB pour mesurer le bien-être des générations actuelles. Les résultats de ces travaux seront publiés dans un prochain Working Paper. Outre le bien-être des générations, les futurs travaux du BFP porteront également sur le bien-être des générations futures et celui des personnes vivant dans les autres pays.