« En mai, nous constatons une nouvelle baisse de l’absentéisme de courte durée (moins d’un mois), commente François Lombard, Consultant Senior chez SD Worx. L’on peut clairement parler d’une réduction de moitié par rapport au mois précédent. Le taux d’absentéisme de courte durée est même moitié moins élevé que l’année dernière. On peut affirmer sans hésitation que le télétravail a un impact positif sur l’absentéisme de courte durée. Les travailleurs qui travaillent de chez eux sont moins exposés aux contacts et aux déplacements, notamment dans les transports en commun. En outre, ils ont moins tendance à se rendre malgré tout au travail s’ils ne se sentent pas bien (présentéisme); grâce à la flexibilité du contexte à domicile, les travailleurs peuvent parfois continuer à travailler de chez eux. Les secteurs qui affichent le taux d’absentéisme le plus faible comptent de nombreux employés. Les secteurs avec le taux d’absentéisme de courte durée le plus élevé en mai sont les ouvriers de l’industrie alimentaire, mais aussi les employés des petits magasins d’alimentation. Autrement dit, les secteurs qui n’ont pas été à l’arrêt et qui n’avaient pas accès au télétravail. »
Chief Human Resource Officer du prestataire de services logistiques H.Essers, qui occupe plus de 6.000 collaborateurs dans 17 pays, Mike Dautzenberg observe cette tendance dans sa propre entreprise. « Le pourcentage d’absentéisme pour le mois de mai est aussi chez nous à un niveau historiquement faible, indique-t-il. Nous ne remarquons pas seulement cette baisse auprès de nos magasiniers, nos chauffeurs, mais aussi parmi nos employés. Le télétravail réduit l’absentéisme à moins d’un tiers. Pour les 250 employés de nos services de support qui travaillent de chez eux, le taux est même tombé à zero. C’est très positif, car en février et en mars, nous avons eu un pic de maladie élevé. En revanche, nous devons rester vigilants par rapport à l’absentéisme de plus d’un mois (qui est actuellement légèrement à la hausse), car nous ne voulons pas faire face à une perte de capacité. À cet égard, nous prenons des mesures positives.»
Maladies de courte durée
En mai, l’absentéisme pour cause de maladie de courte durée (moins d’un mois d’absence) continue de diminuer de 45%, passant de 2,29% en avril à 1,27% en mai. Cela représente une baisse de 51% sous le niveau de la même période l’année dernière.
Chez les ouvriers, l’absentéisme pour cause de maladie de courte durée passe de 2,58% en avril à 1,49% en mai. Chez les employés, il baisse de 2,16% à 1,17%. La distanciation sociale ainsi que les mesures de quarantaine et d’hygiène auront certainement joué un rôle à cet égard, tout comme le nombre réduit d’enregistrements de maladie pendant les périodes de chômage temporaire.
Après un pic en mars au début de la crise, l’absentéisme pour cause de maladie de courte durée est à présent inférieur de moitié au niveau normal pour cette période; pour les ouvriers, ce pourcentage est inférieur de 54% et pour les employés, il est inférieur de 49% au même niveau de l’année dernière.
Vigilance par rapport à l’absentéisme de moyenne durée
En mai, il y a une baisse de 13% de l’absentéisme pour cause de maladie de moyenne durée (absence entre un mois et un an): de 3,3% en avril à 2,87% en mai. Cela dépasse d’environ 11% le niveau normal pour cette période. Il y a des différences entre les ouvriers et les employés.
Chez les ouvriers, nous observons depuis mars une forte augmentation de l’absentéisme pour cause de maladie de moyenne durée, de 3,6% en février à 4,87% en mars, une légère baisse en avril à 4,8% et une nouvelle baisse à 4,2% en mai. Pour les employés, l’augmentation était moins forte: de 2,1% en février à 2,5% en mars, à 2,6% en avril, contre une légère baisse en mai à 2,3%.