C’est ce qui ressort d’une enquête réalisée par Protime auprès de 1.000 travailleurs belges francophones qui, depuis le début de la pandémie, travaillent régulièrement ou constamment depuis leur domicile.
Jamais encore les Belges n’ont été aussi nombreux à télétravailler. N’étant plus obligés de se rendre physiquement au bureau, les télétravailleurs disposent de davantage de temps et peuvent ainsi mieux combiner travail et vie privée. Cette évolution positive recèle toutefois aussi un danger. « Le chevauchement trop fréquent entre les plages de travail et la vie privée peut être source de stress, observe Sophie Henrion, porte-parole de Protime. Le confinement des enfants n’arrange pas les choses, et oblige les télétravailleurs à jongler entre plusieurs casquettes : celle de travailleur, mais aussi de parent et d’animateur de leurs kids et ados. Près d’un télétravailleur sur cinq (18%) avoue commencer sa journée de travail plus tôt et éteindre son portable professionnel plus tard en fin de journée. Ce faisant, ils courent le risque de négliger leur ‘me-time’. »
L’étude de Protime révèle que plus de la moitié des répondants (56%) ont le sentiment que leurs plages privées et professionnelles se mélangent davantage que lorsqu’ils travaillaient au bureau en présentiel.
Télétravail: l’enregistrement du temps est encore plus utile
L’enregistrement des heures prestées permet aux télétravailleurs de mieux dissocier leurs plages de travail de leur sphère privée. C’est l’avis de plus de 6 répondants sur 10 (62%) qui pratiquent le monitoring de leur temps de travail. Cet enregistrement leur permet d’avoir davantage de souplesse dans les heures de début et de fin du travail, ainsi que d’éviter de surtravailler. Plus du quart des répondants (27%) n’étaient pas d’accord avec cette assertion, tandis que 11% n’ont pas souhaité répondre.
L’enregistrement du temps de travail n’est pratiqué que pour 60% des télétravailleurs, alors que ce pourcentage était de près de 66% pour le travail présentiel. Ce monitoring du temps de télétravail se fait surtout sur ordinateur (portable) (53%), suivi par une feuille Excel (22%) et via une application mobile (21,7%).
L’étude révèle par ailleurs que plus de la moitié des télétravailleurs (57%) considère l’enregistrement du temps comme un moyen de contrôle de l’employeur. Sophie Henrion estime pour sa part que cette pratique doit plutôt être considérée comme un outil de monitoring, qui donne un aperçu fiable des heures prestées et qui permet donc de maîtriser la pression et le stress engendrés par le travail. « À l’instar d’un radiofréquencemètre, qui nous avertit lorsqu’on dépasse un certain niveau d’intensité physique, l’enregistrement du temps fait aussi office de sonnette d’alarme. Personne ne devrait se sentir obligé de travailler 60 heures par semaine pour venir à bout de son boulot. En cette période où le télétravail devient la norme, les versions modernes de l’horloge pointeuse – qui se présentent sous la forme d’une application mobile et qui enregistrent aussi la productivité – sont encore plus utiles et importantes. Les managers ont un rôle essentiel à jouer dans cette optique. Lorsque la pression du travail se fait trop forte, ces outils leur permettent d’ajuster le planning à temps, et ainsi d’éviter les burn-outs. »
