Intitulée « The New Freelancers: Tapping Talent in the Gig Economy » (ou « Les nouveaux travailleurs indépendants: exploiter les talents de l’économie collaborative »), cette étude est basée sur des consultations auprès de plus de 11.000 travailleurs et des entretiens avec des patrons et des responsables d’entreprise. Un des objectifs de l’enquête consiste à réfuter certaines idées reçues en matière d’économie collaborative. Les débats publics et les articles de presse décrivent souvent le travail d’indépendant collaboratif comme un travail peu qualifié et mal rémunéré, qui ne représente pourtant que 50% des tâches provenant des plateformes. Une grande partie des tâches restantes sont dédiées à un travail davantage qualifié, mieux payé, comme le développement et la conception de logiciels. Selon cette étude, les travailleurs collaboratifs commencent à être nombreux dans des industries et des secteurs divers, comme l’information (en ce compris les médias, les télécommunications et les données), la finance et les assurances.
L’économie collaborative mondiale est bien moins étendue qu’on ne le prétend, montre encore l’étude. En effet, l’utilisation de plateformes collaboratives en tant que principale source de revenus des travailleurs reste encore relativement modeste, en particulier dans les économies développées, où il n’y a que 1 à 4% de travailleurs concernés. Dans les économies matures, 3 à 10% de travailleurs supplémentaires – cette proportion passant à plus de 30% dans certains pays en développement (par exemple l’Inde et la Chine) – utilisent les plateformes collaboratives comme source de revenus secondaire.
Recourir à des travailleurs indépendants permet aux entreprises de s’adapter aux turbulences à venir sur le lieu du travail. Dans le cadre de ce sondage mondial mené auprès de 6.500 exécutifs, 40% des personnes interrogées ont déclaré s’attendre à ce que les travailleurs indépendants représentent une part accrue du personnel de leur entreprise au cours des cinq prochaines années. Cependant, le Boston Consulting Group met en garde : « Les entreprises devront mettre au point les bons systèmes de soutien et les bonnes compétences pour s’assurer que les travailleurs indépendants soient encouragés à donner le meilleur d’eux-mêmes. »