Il n’y a pas que les employé.e.s qui doivent faire évoluer leurs compétences, les dirigeants aussi. Mais dans quels sens et vers quelles skills, en particulier ? Une enquête apporte un éclairage intéressant sur la question. Messieurs les leaders, on vous attend sur la créativité, la résilience, l’empathie…
Le sujet des compétences des leaders méritait d’être exploré. Le cabinet de recrutement Robert Half l’a fait à travers son « Boardroom Navigator ». L’enquête, menée dans quatre pays (France, Belgique, Allemagne et UK) auprès de 400 équipes de direction et conseils d’administration et 50 investisseurs, apporte comme premier enseignement que côté recrutement les expériences/compétences attendues – leadership, stratégie, com’, décisions – restent très traditionnelles et donc en décalage avec l’évolution du mindset général du monde du travail tourné vers les soft skills. Est-ce l’effet d’un contexte économique difficile qui imposent d’être dans la résolution technique et stratégique des défis ? Ou est-ce la conséquence d’une absence ou d’un retard de prise de conscience que ce qu’attendent les employé.e.s de leurs leaders a fortement changé, évolué ?
Toujours est-il que l’enquête de Robert Half constate que, « les dirigeants doivent aujourd’hui pouvoir faire preuve d’une résilience et d’un sens de la négociation inédits, ainsi que de créativité, pour trouver des réponses à de nombreux nouveaux défis complexes », assure Véronique Elskens, la Regional Director Executive Search Benelux chez Robert Half. Sans oublier qu’ils devraient cultiver une écoute active et de l’empathie vis-à-vis de leurs troupes, plus intergénérationnelles, plus en recherche d’appartenance, d’action, de sens… Dans ce contexte, créer de l’adhésion nécessite pour les leaders d’acquérir de nouvelles compétences, plus soft, mais à mettre rapidement en pratique.
L’enquête Robert Half épingle enfin un problème assez général dans les entreprises : l’absence de planification de la succession des leaders. Alors que quand celle-ci est claire et structurée, elle épargne bien des problèmes. Le passage de témoin en douceur est en effet une étape déterminante pour la prospérité d’une entreprise, tout autant que le choix du ou des nouveaux leaders. Avec une sous-question importante : celui-ci ou ceux-ci doivent-ils venir de l’extérieur ou du sérail même de la société ? Les deux approches ont leurs avantages. Mais une chose est sûre, plus que jamais, les leaders en place ou futur doivent passer à l’action et réinitialiser leur logiciel de compétences.