Un panel représentatif de 2.600 salariés des secteurs public et privé, issus d’organisations composées de 5 personnes ou plus, ont été interrogés via un questionnaire adressé en ligne au mois de novembre 2015. Malgré la succession des réformes et des changements organisationnels intervenus ces dernières années dans le secteur public, cette étude BeBest® 2015 révèle que le niveau d’engagement des agents du secteur public reste stable, à 51% contre 49% en 2013. Plus engagés que les salariés du privé (46%), leur ressenti global est pourtant plus négatif en raison des incertitudes qui planent sur leur organisation. En effet, un agent sur trois devrait vivre une période de changement dans son organisation lors des douze prochains mois, contre un salarié sur quatre dans le secteur privé. Si les principaux facteurs d’engagement relèvent de la culture et des valeurs, ainsi que de la gouvernance et de la communication de l’organisation, la transformation, mal expliquée et mal accompagnée, peut également avoir des conséquences négatives sur l’engagement et le bien-être des agents.
Engagés, mais à des degrés différents
L’étude révèle un niveau d’engagement important des agents du secteur public (51% d’entre eux se déclarent engagés, soit une hausse de 2 points par rapport à 2013) et une augmentation de leur bien-être au travail (33%, +3 points), l’ensemble étant contrebalancé par un niveau de stress élevé mais en légère baisse (21% se déclarent fortement stressés, -3 points). Cependant, ces résultats ne sont pas homogènes au sein du panel d’agents interrogés, les niveaux d’engagement et de bien-être apparaissant contrastés selon leur profil. L’engagement est plus marqué au sein des agents ayant un revenu élevé, peu d’ancienneté dans leur organisation actuelle et faisant partie de la catégorie A (cadres de la fonction publique).
Il existe également des variations significatives entre les différents types de services publics. L’hôpital se détache comme le service public où le désengagement (8% des répondants), le mal-être (13%) et le stress (33%) sont les plus répandus par rapport à la moyenne tous secteurs confondus, respectivement de 4%, 8% et 21%. En revanche, les ministères et les collectivités territoriales présentent des taux d’engagement et de bien-être particulièrement élevés: 58% des agents des ministères se déclarent engagés dans leur institution (vs 51% en moyenne) et 39% des agents des collectivités territoriales sont en situation de bien-être au travail (vs 33% en moyenne).
Si les agents des secteurs public et privé qualifient leur ressenti de façon relativement similaire – se déclarant « intéressés », « mobilisés », « attentifs », fatigués » et « débordés » –, les salariés du privé se sentent davantage « confiants » et « optimistes » que leurs homologues du secteur public, qui se disent plus « démunis », « impuissants » et « préoccupés ». Ce ressenti moins positif dans le secteur public pourrait s’expliquer par le fait qu’un agent sur trois va vivre une période de changement dans son organisation lors des douze prochains mois, contre un salarié sur quatre dans le secteur privé.
Culture & valeurs, gouvernance & communication
Les conditions de travail et la rémunération n’apparaissent pas en tête des facteurs moteurs d’engagement. Les trois facteurs qui motivent l’engagement des agents du secteur public sont aussi ceux qui participent à leur bien-être, à savoir: culture et valeurs, gouvernance et communication, relations managé-manager. Si les deux premiers nommés valent également pour le secteur privé, dans le même ordre de priorité, les autres facteurs diffèrent. Plus précisément, la nature et les conditions de travail ainsi que les relations managé-manager auront un impact plus important sur l’engagement des agents du secteur public, alors que les salariés du secteur privé seront plus sensibles aux perspectives de développement et au rôle du manager.