Ces constats ressortent de l’enquête sur les revenus et les conditions de vie (EU-SILC) menée en 2013 par la Direction générale Statistique-Statistics Belgium auprès de 6.159 ménages belges. Cette enquête, harmonisée au niveau européen, permet de suivre les principales évolutions dans le domaine de la pauvreté et de l’exclusion sociale. Le module sur le bien-être subjectif constitue un nouveau volet de l’édition 2013. Il est réalisé dans toute l’Union européenne et se penche sur les divers aspects du bien-être. Il demande ainsi aux répondants d’évaluer leur vie ou de décrire leurs sentiments et s’inscrit dans le cadre de l’intérêt croissant porté au niveau mondial aux statistiques sur le bien-être, comme en témoignent les rapports « Comment va la vie? » de l’OCDE consacrés à mesurer le bien-être.
D’après les résultats de l’enquête belge, 68,5% des personnes occupées affichent une satisfaction professionnelle élevée. Plus de 23% sont même extrêmement satisfaites de leur travail. Le groupe des personnes « tout à fait satisfaites » compte plus d’hommes que de femmes. Il existe toutefois des disparités par niveau d’instruction. En comparaison avec les personnes à niveau d’instruction élevé, les personnes à niveau d’instruction faible sont ainsi systématiquement surreprésentées au niveau des catégories allant de « pas du tout satisfait(e) » à « satisfaction moyenne ». Inversement, il est frappant de constater qu’une large proportion de personnes à niveau d’instruction faible (25,4%) se montrent entièrement satisfaites de leur emploi.
Quand on parle de bien-être, la première chose à laquelle on pense est la satisfaction globale concernant la vie. Cette satisfaction concernant la vie est mesurée au moyen d’une question unique posée au début du module. Globalement, le Belge est très satisfait de sa vie. Une large majorité de 72,3% des Belges déclarent en effet être « tout le temps » ou « la plupart du temps » heureux dans la vie. Les hommes déclarent plus fréquemment être « tout le temps » heureux. Les 25-49 ans sont largement représentés dans le groupe affichant un degré de satisfaction élevé.
Quand on examine le statut de risque de pauvreté monétaire, on constate que certains groupes sont moins satisfaits de leur vie que d’autres. Une personne court un risque de pauvreté (monétaire) quand les revenus totaux de son ménage sont inférieurs au seuil de pauvreté relatif (à savoir moins de 60% du revenu médian disponible). Plus d’un cinquième (22,8%) des personnes courant un risque de pauvreté se retrouvent dans les trois premiers groupes (de « pas du tout satisfait(e) » à « satisfaction moyenne ») contre 6,7% des personnes qui ne courent pas de risque de pauvreté. À l’inverse, les personnes qui courent un risque de pauvreté sont sous-représentées dans le groupe des personnes dont le degré de satisfaction est élevé ou très élevé (73,8% contre 92,8% pour les personnes qui ne courent pas de risque de pauvreté).