L’année dernière, le coronavirus avait amené Randstad à pressentir quelques grands changements en termes d’employer branding. « Nous basant sur les évolutions qui ont suivi la crise financière de 2008, nous partions du principe que les scores globaux d’attractivité allaient chuter, peut-on lire dans le communiqué. Nous pensions également que les critères guidant le choix d’un employeur se modifieraient. La sécurité d’emploi gagnerait de l’importance au détriment du salaire et des avantages. Nous supputions aussi des modifications dans le classement des secteurs et entreprises les plus attractifs. En réalité, le coronavirus a eu peu, voire pas d’influence sur l’attractivité des entreprises. »
Tant l’attractivité globale que les scores d’attractivité pour les différents critères (salaire, sécurité d’emploi, ambiance de travail) ont légèrement progressé. La principale explication à ce phénomène est sans doute le fait que le coronavirus n’a pas entraîné de récession économique jusqu’ici. L’impact sur le chômage est resté très limité à ce jour. De même, les motifs qui poussent à choisir tel ou tel employeur n’ont pas changé. Le critère « salaire & avantages » continue à dominer en maître. Pour le reste, le classement reste quasiment inchangé. Le secteur pharmaceutique se révèle une fois encore le plus attractif. Même le « vainqueur » n’est pas un inconnu: Janssen Pharmaceutica.
Pour la cinquième fois, Janssen Pharmaceutica décroche le titre d’employeur le plus attractif, ce qui fait de cette entreprise la détentrice du record absolu, devant Deme et GlaxoSmithKline (quatre victoires respectives). Le géant pharmaceutique l’emporte sur deux nouveaux venus: Seris et Nike. Bayer et DPG Media complètent le top 5. Janssen Pharmaceutica consolide sa victoire en l’emportant sur six fronts différents: santé financière, sécurité d’emploi, perspectives de carrière, contenu de la fonction, salaire & avantages et environnement de travail covid-safe. AG se révèle l’employeur le plus attractif en termes de télétravail et d’équilibre travail/vie privée. Nike est pour sa part l’employeur le plus attractif auprès des jeunes (-30). Parmi les répondants francophones, c’est Seris qui décroche la palme de l’employeur le plus attractif, détrônant étrangement la RTBF.
Le secteur pharma reste le plus attractif
Le classement des secteurs ne subit pas non plus de grands changements suite au coronavirus. Le secteur aéronautique, qui a pourtant fortement souffert de la pandémie, occupe la deuxième place en termes d’attractivité globale, juste derrière le secteur pharmaceutique. Les répondants ne prévoyaient donc pas de paralysie durable pour le secteur. Détail intéressant: le pharma rejoint également le top 3 pour le critère de la RSE. Randstad en déduit que ce secteur a plus gagné que perdu du crédit dans le développement et la distribution des différents vaccins.
Le télétravail et l’environnement de travail covid-safe influent peu
Le coronavirus a amené les auteurs de l’étude à y inclure deux nouveaux critères: la possibilité de télétravailler et l’environnement de travail covid-safe. Ces critères affichent des scores moyens en termes d’importance. Respectivement 38 et 39% de répondants estiment ces critères importants dans le choix d’un employeur. Globalement, ce sont les banques et assurances qui décrochent les meilleurs scores dans ces critères. Si le secteur sort vainqueur dans les deux cas, ces victoires ne suffisent pas à améliorer son classement global. Au contraire, puisque ce secteur perd quelques places. Voilà qui prouve encore une fois que le coronavirus n’exerce que peu d’effet sur l’image de marque globale des employeurs.
Employer branding: le facteur oublié
Le principal enseignement cette année est donc que les prédictions ne se sont pas confirmées. Les marques d’employeur des entreprises belges ont bien tenu le coup. La principale explication réside dans l’absence des conséquences négatives de la crise du coronavirus. Le chômage a à peine augmenté. Mais peut-être qu’un autre facteur encore a joué un rôle. « C’est la première crise pendant laquelle les entreprises ont continué à s’investir activement dans leur image de marque, commente Sébastien Cosentino, spécialiste du marché du travail chez Randstad. Lors de la crise précédente, l’employer branding n’était pas encore suffisamment ancré dans les mœurs et avait alors été temporairement relégué au second plan. Ce fut nettement moins souvent le cas cette fois. Quantité d’entreprises ont poursuivi leurs activités d’employer branding en 2020. Notre crainte à cet égard n’était donc pas justifiée. 2020 fut sans doute en ce sens l’année de la percée définitive de l’employer branding. »