« Le secteur de la construction compte de nombreux métiers en pénurie, analyse Virginie Bertrumé, directrice régionale PME Namur chez SD Worx. Ce que l’on sait moins, c’est que ce secteur paie aussi très bien: les barèmes minimums sont relativement élevés. De plus, il y a des fonctions pour lesquelles les employeurs paient au-dessus du barème, en raison de la formation requise comme chef de chantier, par exemple. Dans la construction, la valeur médiane pour ce métier est de 21,70 € par heure. Il s’agit d’emplois pour lesquels vous devez vous lever tôt, vous devez parfois vous déplacer loin, mais vous bénéficiez d’une belle rémunération en contrepartie. En plus de la fonction, la taille de l’organisation et la région peuvent également jouer un rôle. Un chef de chantier a des chances de gagner plus dans une grande entreprise de construction, mais la région joue moins. Le salaire d’un contremaître ou d’un maçon varie en fonction de la région, mais pas en fonction de la taille de l’organisation. La maçonnerie paie mieux au Hainaut et à Bruxelles (18,48 € valeur médiane), mais moins au Luxembourg, par exemple. Les autres régions un peu moins. »
Tous les métiers en pénurie ne paient pas si bien
En janvier 2021, les métiers de la construction en Flandre ne comptent pas moins de 33 fonctions critiques. Il existe trois causes possibles, celles-ci pouvant se combiner : trop peu de candidats se présentent, le profil des candidats ne correspond pas (expérience, formation) et trop peu de candidats en raison des conditions de travail spécifiques. Pour les techniciens en construction comme le chef de chantier, mais aussi les installateurs, les deux premières causes jouent souvent un rôle. Les conditions de travail spécifiques influencent les ouvriers de la construction routière (asphalteurs). Le manque d’expérience entre en compte chez les maçons, par exemple, selon le dernier rapport du VDAB. Dans le top 10 des métiers en pénurie en Flandre, on en trouve trois dans la construction: conducteur construction/chef de chantier (à la troisième place), calculateur construction (à la sixième place) et technicien bureau d’études construction (à la septième place).
À Bruxelles, « l’ouvrier du bâtiment spécialisé dans la rénovation » figure désormais aussi sur la liste des métiers en pénurie, en plus des électriciens et des couvreurs.
En Wallonie aussi, les employeurs manquent de maçons, d’électriciens, de chefs de chantier, de menuisiers, de plafonneurs, de techniciens du froid, d’installateurs de chauffage et monteur en structures en bois.
De beaux extras
Au sein de la commission paritaire du secteur de la construction (CP 124), de nombreux aspects ont été fixés entre les partenaires sociaux et sont donc obligatoires. Dans la construction (CP 124), nous avons notamment les avantages suivants au niveau sectoriel:
- Outre l’indemnité de déplacement (indemnité pour les frais de déplacement domicile-lieu de travail), les ouvriers reçoivent une indemnité de mobilité. Cette indemnité dépend du nombre de kilomètres parcourus. Elle est différente pour un passager et pour un conducteur;
- un jour de mobilité rémunéré pour les ouvriers qui perçoivent une allocation de mobilité annuelle pour plus de 43.000 km/an;
- une indemnité de promotion: chaque année 1% du capital restant à rembourser du prêt hypothécaire de la résidence principale avec un minimum de 12,39 EUR et un maximum de 383 EUR;
- une assurance hospitalisation (pour l’ouvrier lui-même – pas pour les membres de sa famille);
- une pension (complémentaire). Le montant de la prime dépend du salaire et du nombre d’années d’ancienneté de service;
- dans le secteur, il n’y a pas de 13e mois traditionnel, mais bien une prime de fidélité de 9% du salaire brut gagné à 100% pendant la période du 1er juillet 2020 au 30 juin 2021; des écochèques de 100 EUR (montant pour un ouvrier à temps plein).
Ne sont pas obligatoires: les avantages collectifs tels les que chèques-repas. Environ quatre ouvriers sur dix dans la construction reçoivent des chèques-repas.