Les dirigeants des grandes firmes ont compris le besoin pour eux de s’adresser à une opinion qui devient transnationale et qu’une époque a commencé où les marchés et la société au sens large vont leur demander une information allant au-delà de la diffusion d’états financiers réglementaires assortis de commentaires plus ou moins précis, indiquent les auteurs (Vigeo). « Les effondrements de titres réputés sûrs au moment de la crise ont légitimé et accru les demandes portées, selon les cas, par les investisseurs, les régulateurs, les Etats ou les associations de la société civile à l’égard des entreprises pour qu’elles améliorent la lisibilité de leur gouvernance et qu’elles fournissent des assurances sur leur prise en compte des dimensions environnementales, sociales, sociétales et éthiques de leurs activités. »
L’étude montre qu’un groupe d’entreprises leaders parvient désormais à dépasser les discours de caractère général sur le développement durable et à fournir une reddition extensive et de qualité sur la responsabilité sociale, ses objectifs, ses processus de mise en œuvre et ses résultats. Sur 31 entreprises ainsi différenciées à l’échelle mondiale, 19 sont françaises avec, à leur tête, le Groupe Société Générale. Par ailleurs, les rapports de responsabilité sociale se généralisent et gagnent en professionnalisme dans tous les continents et pays analysés: alors qu’en 2008, il était encore une pratique principalement nord-américaine, britannique et française, le reporting RSE s’est clairement universalisé au cours des quatre dernières années, et on observe, désormais, même dans les pays émergents, la production de discours des firmes, assortis d’indicateurs sur leur responsabilité sociale et environnementale, leur gouvernance et leur éthique des affaires.
Les sujets de gouvernance, supposés être prioritairement destinés aux marchés financiers sont quantitativement les plus renseignés; l’information relative aux facteurs environnementaux a fortement augmenté au cours des quatre dernières années (+10%). En revanche, l’information sur les droits de l’homme, le dialogue social et l’intégration des standards sociaux et environnementaux dans les achats internationaux et dans la chaîne des approvisionnements internes des entreprises demeure le maillon faible du reporting sur la responsabilité sociale.
L’étude ne relève pas de lien entre la quantité et la pertinence de l’information. Des rapports concis de quelques dizaines de pages peuvent suffire à rendre intelligibles les facteurs de risques de responsabilité sociale et les processus managériaux dédiés à leur prise en compte et se révéler donc plus utiles que des rapports de plusieurs centaines de pages pour l’analyse fondamentale des entreprises et leur dialogue avec leurs parties prenantes.