Alors que la pandémie fait partie de notre quotidien depuis presque deux ans, l’économie mondiale se remet progressivement du creux de la vague du milieu de l’année 2020. Le FMI prévoit une croissance du PIB mondial de 4,9 % en 2022. Ce chiffre est inférieur à la croissance de 5,9 % prévue en 2021, mais reste significatif.
Cela se reflète dans l’enquête menée par PwC auprès des 4.446 CEO, dont 46 CEO en Belgique. 80 % des CEO belges pensent que la croissance économique mondiale s’améliorera au cours des 12 prochains mois, ce qui est similaire à l’année dernière (82 %). 81 % des CEO belges pensent que la croissance économique en Belgique s’améliorera au cours des 12 prochains mois. Leur optimisme s’étend également à leur propre organisation : 93 % des CEO belges sont confiants quant aux perspectives de croissance du chiffre d’affaires de leur propre entreprise au cours des 12 prochains mois, et 91 % sont confiants quant à ces perspectives pour les trois prochaines années.
Des menaces à l’horizon
Les menaces qui inquiètent le plus les CEO et l’impact qu’ils voient ces menaces avoir sur leur entreprise dans les 12 prochains mois révèlent des dirigeants sous pression pour obtenir de hauts résultats. Les CEO belges s’inquiètent surtout de la possibilité que les risques en matière de cybersécurité (54 %), les risques sanitaires (50 %) ou le changement climatique (37 %) nuisent à la réalisation des perspectives de croissance de leur entreprise et du potentiel de toutes ces menaces à perturber la croissance des revenus.
En ce qui concerne les cybermenaces, les chefs d’entreprise belges craignent qu’elles n’entravent leur capacité à innover (63 %) au cours des 12 prochains mois. Dans le même temps, les risques sanitaires continuent de perturber les affaires. En effet, les CEO belges évoquent davantage les risques sanitaires comme préoccupation majeure (50 %) par rapport à la moyenne de l’UE (42 %) et par rapport aux pays voisins comme la France (30 %), l’Allemagne (31 %) et les Pays-Bas (26 %). La volatilité macroéconomique, notamment les fluctuations du PIB et du chômage et l’inflation, arrive en quatrième position sur la liste des menaces que craignent les dirigeants d’entreprises. Concernant l’inflation, ce sont principalement les prix de l’énergie qui portent l’inflation à des niveaux historiques.
Ressources humaines
En ce qui concerne les ressources humaines, l’attention est encore plus axée sur le court terme. Les préoccupations relatives à la capacité d’attirer et de retenir les talents sont principalement associées, dans l’esprit des CEO, aux risques sanitaires (62 %) et aux inégalités sociales (69 %).
La plupart des CEO ont inclus dans leur stratégie à long terme des objectifs liés à la satisfaction des clients (76 %), à l’engagement des employés (70 %) et à l’automatisation ou la numérisation (61 %), autant de résultats non financiers qui sont intimement liés aux performances quotidiennes de l’entreprise. Les objectifs liés à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) sont, quant à eux, beaucoup moins bien représentés dans les stratégies et les rémunérations (57 %). Les objectifs liés à la représentation des genres sur le lieu de travail (48 %) ou à la diversité raciale et ethnique (26 %) apparaissent également moins dans les stratégies des entreprises.
«Des choix courageux »
« Au cours des 25 années d’existence de l’enquête mondiale auprès des CEO, nous avons vu les chefs d’entreprise relever des défis allant de l’éclatement de la bulle Internet à la crise financière mondiale. Aujourd’hui, de nouveaux défis, comme la pandémie qui touche le monde entier et le changement climatique, mettent les CEO à l’épreuve comme jamais auparavant. Pourtant, quel que soit le problème ou l’année, nous observons une constante : l’importance fondamentale d’établir la confiance », dit Axel Smits, président de PwC Belgique.
« Il semble peu probable que des progrès rapides au sein des entreprises, soient réalisés sans un changement systémique. Rétablir la confiance sera crucial pour aider à changer la donne et créer une occasion permettant d’accélérer les changements positifs. Il n’en reste pas moins que nous avons devant nous une énorme opportunité d’utiliser les perturbations pour réorganiser l’économie de manière plus fondamentale. Nous arrivons à un moment décisif et unique. Seuls des choix courageux peuvent conduire à un changement positif pour les générations à venir. Si nous voulons préparer notre pays aux défis à venir, nous avons besoin d’une vision à plus long terme, avec un récit convaincant qui nous aide à aller de l’avant. Nous pouvons choisir de nous concentrer sur les opportunités qui s’offrent à nous, de nous montrer à la hauteur de nos propres attentes et de travailler ensemble à un avenir meilleur », conclut Axel Smits.