Parmi ces forçats du travail, la moitié justifie leur maintien d’activité professionnelle par le souci de ne pas alourdir la charge de travail de leurs collègues. Les indépendants sont encore plus nombreux à continuer à travailler, révèle une étude.
Les résultats émanent d’un récent baromètre sur la sérénité financière établi par l’assureur NN. Constat frappant, six personnes actives professionnellement sur dix (63 %) qui tombent malades continuent de travailler. Au rang des motifs invoqués, 52 % avancent le souci de ne pas alourdir la charge de leurs collègues. Viennent ensuite, ex-aequo pour 33 %, la crainte d’être perçus comme paresseux ou improductifs et/ou l’idée que personne d’autre ne peut accomplir leurs tâches. Enfin, 18% épinglent un sentiment de honte à se déclarer malades.
L’étude souligne que les indépendants sont encore plus nombreux (69 %) que les salariés à continuer à travailler étant malades. Mais dans leur cas, les raisons avancées sont bien différentes. 57 % des indépendants estiment que personne d’autre ne peut reprendre leurs tâches. 43 % affirment ne pas pouvoir se permettre un congé de maladie. Par crainte d’une catastrophe financière, risque accentué par un manque de protection financière et d’assurances. Enfin, 28 % affirment que c’est l’amour de leur travail qui les motive à ne pas dételer.
Les soins en santé mentale souvent différés
Un point particulièrement inquiétant est le fait que 20 % des Belges au travail ont reporté des soins en santé mentale au cours des six derniers mois. Cela dénote le fait que bien qu’ayant un besoin avéré de soutien professionnel (complémentaire) pour des problèmes de santé mentale, elles et ils n’y ont pourtant pas recouru. Dans ce cas aussi, les raisons mise en avant sont variées : 42 % avancent qu’ils préféraient attendre pour voir si le problème s’améliorerait de lui-même. 37 % invoquent en plus des ressources financières insuffisantes, 33 % un manque de temps ou encore, pour 34 %, l’absence de connaissance d’un spécialiste approprié.
« Nous constatons que la prise en charge des soins en santé mentale devient de plus en plus abordables, ce qui est une évolution positive », nuance Colin Sanders, expert en longévité chez NN. « En même temps, il reste du travail à faire pour abaisser davantage les barrières, afin que les gens reçoivent plus rapidement les soins dont ils ont besoin. De nombreux Belges espèrent que leurs problèmes disparaîtront d’eux-mêmes, mais sans soins appropriés et en temps voulu, les problèmes peuvent s’aggraver, avec des conséquences potentiellement plus graves pour la personne. Des recherches montrent en effet que les indépendants qui continuent de travailler en cas de besoin de soins présentent un risque accru d’incapacité prolongée. La prévention est cruciale pour éviter une longue incapacité. »
