Dans un contexte où le taux de recrutement est globalement plus bas cette année que l’année passée, l’été 2020 (juillet-août-septembre) a marqué une certaine relance en matière d’emploi par rapport aux trois mois précédents (avril-mai-juin). C’est ce qui ressort des chiffres issus du portefeuille de clients belges de Securex. En effet, alors que le mois d’avril 2020 montrait une diminution du taux de recrutement de 59% par rapport à la même période de l’année précédente, le mois de juillet montrait seulement une légère diminution de 6,5% par rapport à juillet 2019, tout statut confondu.
Après une baisse générale des recrutements durant les mois d’avril, mai et juin 2020, les recrutements à durée déterminée semblent se redresser relativement dans les mois de juillet-août-septembre. Au cours des mêmes mois, le recrutement sous contrat à durée indéterminée est resté stable à un niveau inférieur. En comparaison avec septembre 2019, il y a eu 8% de nouveaux contrats sous CDD en moins et 16% de nouveaux contrats sous CDI en moins en septembre 2020.
« Les entreprises engagent donc un peu plus depuis l’été que durant la première vague, mais principalement avec des contrats temporaires, commente Guillaume Bosmans, Expert HR Research chez Securex. L’une des pistes qui peuvent expliquer l’augmentation du recours aux contrats temporaires est le besoin des employeurs de pouvoir gérer efficacement les conséquences à court et moyen terme de la crise, et l’impossibilité d’envisager une stratégie et d’engager à long terme. Il ne faut donc pas encore parler d’un signe de reprise économique, mais plutôt d’une nécessité de mobilité et de flexibilité. »
Une nouvelle approche du recrutement
Dans certains secteurs, la crise augmente l’activité et, en général, certains profils de salariés qui ont quitté l’entreprise doivent être remplacés. Malgré la crise, la nécessité de recruter du personnel demeure. Les conditions actuelles forçant les employeurs à accorder moins d’importance au long terme, ils cherchent à faire preuve de plus de flexibilité. Ces deux éléments expliquent donc un recours accru aux contrats temporaires (CDD, interim, consultants…).
« Nous identifions une tendance vers un modèle de recrutement qui permet plus de flexibilité aux employeurs. Nous sommes en pleine période de transition, conclut Frank Vander Sijpe, Directeur HR Consulting chez Securex. Les entreprises doivent donc penser différemment à leur façon de gérer le personnel dit ‘fixe’ et leur personnel flexible étant donné qu’elles engagent de plus en plus sous contrats temporaires. Elles doivent se diriger vers un total workforce management, c’est-à-dire une gestion intégrée du personnel interne comme externe. Celles qui l’ont déjà fait sont bien mieux équipées pour gérer les aléas de la crise. »