Record battu en 2022. Celui du nombre de travailleurs présents sur notre marché de l’emploi mais n’ayant pas la nationalité belge : 15,8 % de l’ensemble. Avec une proportion en hausse significative de personnes d’origines extra-Union européenne : 8,8 %. Malgré ces résultats, trois entreprises sur quatre peinent encore à intégrer différentes nationalités et cultures sur le lieu de travail

De tout temps, la main d’œuvre étrangère a servi à pallier les pénuries dans certains métiers ou activités. La période que nous traversons en est un nouvel exemple. Le constat est posé dans une enquête réalisée par Acerta. La proportion de « non-Belges » au travail dans notre pays n’a jamais été aussi élevée les dernières années qu’elle ne l’a été sur 2022. La part de ressortissants étrangers est de 15,8 % (en hausse de 6,5% par rapport à 2021). Et si on se focalise sur la répartition entre citoyens européens et citoyens non européens, les premiers représentent 7% et les seconds 8,8%. Ces derniers dépassent pour la première fois les « européens ».

Les hausses les plus significatives

Après les Belges, les Marocains restent la deuxième nationalité la plus représentée sur notre marché de l’emploi. Ces derniers représentent en effet 9 % de l’ensemble des travailleurs. Plusieurs nationalités européennes complètent le top cinq : Les Français (8,2 %), les Néerlandais (7,3 %), les Roumains (7 %) et les Polonais (5,6 %).

Les deux nationalités ayant enregistré la hausse la plus importante sont évidemment les Ukrainiens (+97,7 % par rapport à 2021) et les Afghans (+13,9 %). Aujourd’hui, 1,7 % des travailleurs de notre pays sont originaires d’Afghanistan. Les Ukrainiens représentent quant à eux 1,3 % de l’ensemble des non-Belges actifs dans des entreprises belges. Ils constituent ainsi le septième groupe le plus important parmi l’ensemble des travailleurs non européens dans notre pays.

Représentation en % des pays de l’UE et hors UE, 31 décembre 2022

Secteurs les plus concernés

D’un secteur à l’autre, se dessine une représentation inégale des travailleurs non belges. Le transport et la logistique (25,7 %) et l’industrie alimentaire (21,1 %), par exemple, emploient plus de non-Belges que la moyenne. Parmi les secteurs qui emploient nettement moins de non-Belges que la moyenne se trouvent notamment le secteur non marchand (11,6 %) et le secteur chimique et pharmaceutique (8,5 %).

Part des non-Belges par secteur et par ordre décroissant, 31 décembre 2022

Vive l’inclusion et la diversité

Laura Couchard, experte juridique chez Acerta Consult, note « Il n’aura jamais été aussi important pour les entreprises de tenir compte de la présence et de l’intégration de différentes nationalités et cultures sur le lieu de travail. Cette diversité est aussi indispensable pour faire face aux pénuries de main-d’œuvre et favoriser la rétention des travailleurs. Les entreprises, d’elles-mêmes, placent la diversité parmi les cinq sujets les plus importants en matière de personnel cette année. » Elle conclut que « la première chose à faire en tant qu’entreprise ou qu’organisation soucieuse de diversité est d’élaborer un cadre clair. Celui-ci permet de donner une orientation à une politique RH qui aborde structurellement des actions durables multi-domaines tels que le recrutement, la communication interne, le développement des talents et la mobilité interne. L’inclusion, c’est donner de l’importance aux talents, voir le potentiel de croissance et fournir le soutien dont les travailleurs ont besoin pour être autonomes. »