Le rapport réalisé par les professeurs Paul de Beer et Evert Verhulp dressent un état des lieux du travail flexible aux Pays-Bas. Leur définition du « travail flexible » se fonde sur ce qu’il n’est pas: « le travail flexible englobe toutes les formes de travail (rémunéré) qui ne sont pas établies dans une relation de travail stable avec une durée de travail fixe. » Ils distinguent deux principaux groupes de travailleurs flexibles: les travailleurs sans contrat de travail (les indépendants avec ou sans personnel) et les travailleurs avec un lien contractuel temporaire (CDD, intérimaires, etc.) et/ou avec une durée de travail variable (contrats « zéro heure », sur appel, etc.).
40% des travailleurs néerlandais peuvent être considérés comme des travailleurs flexibles (3,3 millions sur une population active de 8,3 millions). Près d’un tiers des travailleurs flexibles (31%) sont des indépendants sans personnel. Ils sont suivis par les travailleurs en disponibilité/intérimaires (17%) et les travailleurs temporaires avec une perspective d’un emploi permanent (13%). Le fait qu’un nombre très important de travailleurs ont rejoint ces trois catégories ces dernières années permet d’expliquer en grande partie l’augmentation de plus d’un million de travailleurs flexibles entre 2003 et 2015. Les secteurs où les travailleurs flexibles sont fortement présents sont l’agriculture (plus de 70% de la main-d’œuvre, avec une surreprésentation des indépendants), l’Horeca (65%), le secteur des loisirs, du sport et de la culture (un peu plus de 60%).
Les résultats de l’étude néerlandaise sont cohérents avec les données récemment présentées par l’ETUI dans son rapport Benchmarking Working Europe 2017. Ce rapport montre également une augmentation du travail temporaire aux Pays-Bas depuis 2008. Ce pays figure d’ailleurs dans le peloton de tête des pays où cette forme de travail est la plus répandue, après la Pologne, l’Espagne, la Croatie et le Portugal.
Source: www.etui.org