Or, de nombreux dirigeants à haut potentiel n’ont pas de patience et ne savent pas comment la trouver. Ils veulent des arrangements rapides et ne peuvent pas attendre que les stratégies s’enracinent. David Sluss n’a pas sucé ce constat de son pouce! Il l’a étayé par une enquête menée auprès de 578 professionnels de nombreux secteurs. La moyenne d’âge était de 39 ans et plus de la moitié des personnes avaient un rôle de management. Parmi les dirigeants « patients », la créativité et la collaboration déclarées par leurs subordonnés étaient en moyenne plus élevées de 16%, et la productivité de 13%.
Le professeur a aussi étudié l’effet de la patience sur le comportement des leaders. Là également, il a constaté un effet positif frappant de la patience sur la créativité et la coopération. Le chercheur conseille dès lors de renforcer votre capacité de patience en augmentant vos efforts pour rester calme lorsqu’un défi se profile à l’horizon. Il faut également envisager différemment la « pression du temps ». Sluss donne deux conseils.
Redéfinir le sens de la vitesse
Redéfinissez le sens de la vitesse. David Sluss fait référence à la devise des troupes d’élite de l’US Navy, « Slow is Smooth and Smooth is Fast ». Ces unités d’action et de réaction rapides sont paradoxalement méthodiques et patientes tant dans la planification que dans l’exécution de leurs missions, dans lesquelles elles sont toujours sous la pression du temps et dans des conditions de crise. Ils ont appris que cette approche réduit considérablement le nombre d’erreurs et le nombre de fois où il faut redémarrer et, donc, en fin de compte, cela accélère la mission. Les leaders ne doivent pas confondre la vitesse opérationnelle (se déplacer rapidement) et la vitesse stratégique (réduire le temps nécessaire pour obtenir des résultats valables).
Thank your way to patience!
Cette recommandation peut difficilement être traduite pour rester aussi puissante en français, mais elle est facile à comprendre. « La gratitude a des effets puissants sur nombre de nos attitudes et expériences, explique David Sluss. Par exemple, tenir un journal des choses pour lesquelles vous êtes reconnaissant augmente la générosité envers les autres et réduit le stress. Des recherches en psychologie expérimentale montrent que les personnes qui se sentent plus reconnaissantes sont plus à même de reporter leur satisfaction et d’être patientes. »
Source: Harvard Business Review