Les CEO ont-ils de l’importance? Morten Bennedsen, professeur d’économie à l’INSEAD et professeur d’entreprise familiale à la chaire André et Rosalie Hoffmann, ainsi que ses collègues Francisco Perez-Gonzalez (ITAM et NBER) et Daniel Wolfenzon (Université de Columbia et NBER) ont analysé les données de près de 13.000 PME danoises entre 1996 et 2012. Leur constat? Les hospitalisations de cinq à sept jours ont fait chuter la rentabilité des entreprises de 7% l’année de la maladie. Des séjours hospitaliers plus longs, de 10 jours ou plus, ont causé des dommages encore plus importants, réduisant le rendement des actifs d’exploitation (OROA) d’un point de pourcentage complet.
Leurs résultats vont être publiés dans un article intitulé Do CEOs Matter? Evidence from Hospitalization Events qui sera bientôt publié dans le Journal of Finance. Étant donné que l’âge moyen des PDG d’aujourd’hui se situe entre 57 et 60 ans (selon le secteur), l’hospitalisation est également une possibilité tristement plausible – surtout à la lumière de l’épidémie de coronavirus en cours qui infecte même de hauts dirigeants et des célébrités.
Les conséquences financières de l’hospitalisation du CEO sont deux fois plus importantes que l’absence pour hospitalisation de cadres supérieurs qui lui sont directement subordonnés. La baisse de performances était aussi plus importante dans le cas de CEO plus jeunes, mieux formés et mieux expérimentés. En outre, les entreprises de secteurs en croissance rapide et à forte intensité de capital humain — qui exigent davantage de compétences en matière de gestion — ont été particulièrement touchées lorsqu’un CEO a été admis à l’hôpital.
Pour s’assurer que les effets constatés découlaient réellement de la perte temporaire du CEO, les auteurs ont contrôlé divers autres facteurs, notamment le roulement des cadres supérieurs, les éventuelles absences antérieures du même CEO pour des raisons de santé et les performances de l’entreprise avant l’hospitalisation du CEO. Aucun de ces facteurs n’a donné de résultats statistiquement significatifs, ce qui suggère que c’est bien l’absence du CEO qui a causé la chute prononcée des performances.