D’après les résultats de cette étude qui porte sur un échantillon représentatif de tous les actifs travaillant dans un bureau en France, près de 7 actifs sur 10 (65%) travaillent dans un bureau fermé. Un tiers d’entre eux (32%) dispose d’un bureau fermé individuel. Moins d’un tiers (29%) travaillent dans un espace collectif ouvert, dont 19% dans un espace de moins de 10 personnes. Et 6% sont en « flex office » (sans poste attribué). Les espaces de travail dits « alternatifs » restent encore marginaux: seuls 7% des répondants déclarent, par exemple, disposer de bulles ou d’espaces de confidentialité qu’ils ne sont d’ailleurs qu’une petite majorité à utiliser (54%). 16% disposent d’un espace convivial de partage informel qu’ils sont en revanche 72% à utiliser tous les jours ou plusieurs fois par semaine.
Les salles de repos/détente commencent à prendre une place significative, tant en matière de présence (32%) que d’usage (71%), ainsi qu’à un moindre degré, les jardins ou espaces verts (22% de présence et 59% d’usage). Les espaces d’innovation ou de confort au sein des entreprises restent limités: ainsi, les fablabs, les espaces de coworking ou les bulles de confidentialité sont encore peu présents dans les entreprises (entre 2 et 7% des actifs disposent de ce type d’espace), mais quand ils sont présents, ils sont utilisés par près de 60% des actifs.
Le télétravail stagne, le nomadisme progresse
Si, en France, le télétravail reste limité à 25%, ceux qui travaillent hors des locaux de leur entreprise une fois par semaine et plus représentent 48% des actifs travaillant dans des bureaux. Ils sont 28% à être des nomades réguliers, qui travaillent tous les jours ou plus, dans différents lieux publics: 17% dans des transports en commun, 8% dans des espaces voyageurs, ainsi que dans les bibliothèques publiques. Cependant, ils travaillent surtout à domicile (22%) et dans des locaux de leur entreprise autres que ceux où est situé leur poste de travail principal (19%). Il est à noter que les espaces de coworking, fablabs et autres incubateurs d’innovation dont on parle beaucoup, sont encore peu utilisés de façon régulière (respectivement 9% et 6%).
Quel est le pilier de la satisfaction au travail?
Après l’intérêt du travail, en tête pour 28% des répondants, dans les éléments qui contribuent le plus à la satisfaction au travail, se distinguent trois éléments: la localisation géographique (32%), la conciliation entre vie privée et vie professionnelle (29%) et la qualité de vie au travail (28%), largement devant le niveau de rémunération (21%) et les responsabilités (17%). La majorité des actifs (80%) est satisfaite de sa qualité de vie au travail. Il estintéressant de noter que ceux qui n’ont pas de poste de travail attribué affichent des niveaux globaux de satisfaction équivalents à ceux qui travaillent dans des bureaux individuels fermés: 84% de satisfaits pour ceux qui peuvent s’installer dans un espace adapté à leur besoin et 20% de très satisfaits pour ceux qui s’installent à une place disponible.
Les tiers-lieux: des espaces en émergence
Un quart des actifs travaillant au bureau utilisent ponctuellement les tiers-lieux: 31% les espaces de coworking, 23% les fablabs et les incubateurs d’innovation. Pour plus de 4 utilisateurs sur 10, les tiers-lieux facilitent les rencontres professionnelles (fablabs pour 44% d’entre eux) et permettent d’échanger avec des gens qui partagent les mêmes centres d’intérêts (incubateurs pour 43% d’entre eux). De façon plus pragmatique, pour plus de 3 utilisateurs sur 10, les tiers-lieux sont des endroits pratiques où ils peuvent travailler entre deux déplacements ou rendez-vous.
L’espace de travail idéal?
Pour près de 6 actifs sur 10 (57%) travaillant au bureau, l’espace de travail idéal est un bureau individuel fermé, loin devant les bureaux collectifs fermés (39%). Le poste attribué est préféré par une très grande majorité des répondants (87%) mais près de 4 actifs sur 10 (39%) sont cependant ouverts à des postes de travail non attribués! S’ils avaient le choix, un tiers (31%) des actifs français travaillant dans un bureau préfèrerait travailler en télétravail uniquement, alors qu’ils ne sont que 25% à le faire aujourd’hui.
Collaboratif, créatif et éthique
« Améliorer le travail d’équipe et la collaboration avec les autres » arrive en tête (46%) des attentes des actifs travaillant dans un bureau, précédant le bien-être (42%) et la performance individuelle (41%). « Encourager/améliorer la créativité » s’affiche comme une valeur significative, citée par 33% des actifs travaillant dans un bureau (et par 41% des utilisateurs de tiers-lieux). Enfin, chez les actifs travaillant au bureau, émergent de nouvelles valeurs, comme « l’évasion » qui favorise la rupture avec le quotidien (19% des répondants, 34% de 19-25 ans), « une meilleure interaction entre l’humain et la technologie » (19%) et « les comportements éthiques/écologiques » (15%).
Le nouveau défi des entreprises
C’est permettre aux salariés de choisir librement l’organisation de leur temps de travail. Ainsi, 6 sur 10 (60%) des actifs travaillant au bureau, dont le temps de travail moyen est de 33h, pensent « travailler juste comme il faut » mais avec des horaires « trop rigides » (6%) ou « trop déstructurés » (3%). Avec un temps de travail moyen de 39h, l’ensemble des actifs français est moins satisfait de l’organisation de leurs horaires de travail : la moitié d’entre eux (50%) estime travailler « juste comme il faut » mais avec des horaires « trop déstructurés » (9%). 55% des actifs travaillant au bureau pensent que « choisir plus librement l’aménagement de leur temps de travail » serait prioritaire pour leur bien-être et leur efficacité professionnelle (un avis partagé par 66% des utilisateurs de tiers-lieux), alors que 20% pensent qu’il faudrait choisir plus librement son lieu de travail selon ses besoins.