C’est ce qui ressort de la troisième enquête de conjoncture européenne sur les risques nouveaux et émergents (ESENER-3). Les conclusions de 2019 se fondent sur des entretiens menés dans plus de 45 000 entreprises de toutes tailles et de tous secteurs, dans 33 pays européens.
Le principal facteur de risque pour la santé des employés en Europe reste les mouvements répétitifs des bras et des mains, ont indiqué 65% des entreprises interrogées. En 2014, ce chiffre était de 52%. Avec 61%, traiter avec des personnes difficiles (clients, patients, étudiants, etc.) arrive en deuxième position. En 2014, il était également dans les deux premiers items cités avec 58%.
Les facteurs de risque pour la santé dus à une position assise prolongée sont mis en avant par 59% des entreprises interrogées. Les risques pour la santé liés au levage et au déplacement de personnes ou à des charges lourdes sont également mentionnés plus souvent en 2019: ils sont passés de 47% en 2014 à 54% en 2019.
Analyse de risque
L’enquête auprès des entreprises examine également l’approche en matière de sécurité et de santé au travail. Point positif: le nombre d’entreprises effectuant régulièrement une analyse de risque a légèrement augmenté pour atteindre 77% des entreprises dans les 28 États membres européens. C’est encourageant, bien qu’il existe des différences importantes entre les États membres, allant de 94% en Roumanie, 93% en Espagne et en Italie à seulement 42% au Luxembourg. En Belgique, un peu moins de 70% des entreprises effectuent une analyse de risque, ce qui représente néanmoins une augmentation de 10% par rapport à 2014.
Comme en 2014, les principales raisons évoquées pour ne pas effectuer d’analyses des risques sont les suivantes: les dangers et les risques sont connus, ou il n’y a pas de problème majeur et/ou l’expertise nécessaire n’est pas présente. Respecter les obligations légales, répondre aux questions des employés ou des syndicats et éviter les amendes infligées par les services d’inspection du travail sont les principales motivations pour effectuer des analyses de risque.
Numérisation
Cette enquête auprès des entreprises a accordé une attention particulière à l’impact des risques psychosociaux et de la numérisation. De nombreuses entreprises soulignent que les risques psychosociaux (traiter avec des personnes difficiles à 61% et une pression de travail à 44%) constituent un facteur de risque pour la santé de leurs employés. Il est à noter qu’un cinquième des entreprises déclarent qu’il est plus difficile de gérer les risques psychosociaux que les autres risques pour la sécurité et la santé. Un autre enseignement notable est que la participation des employés à la gestion des risques psychosociaux a diminué dans un certain nombre de pays.
L’enquête sur l’impact de la numérisation montre une grande diversité dans l’utilisation de la technologie numérique. 85% utilisent des ordinateurs sur des postes de travail fixes. Les ordinateurs portables, les smartphones et autres appareils mobiles sont utilisés par 77% des entreprises. Seulement 6% des organisations interrogées n’utilisent aucune technologie numérique. Un peu plus du quart des entreprises (26%) ont réfléchi à l’impact possible de l’utilisation de la technologie numérique sur la sécurité et la santé des employés. Plus spécifiquement, il s’agit de la nécessité d’une formation continue (79%), d’un travail plus flexible (66%), d’une position assise de longue durée (65%) et de mouvements répétitifs (60%).