Le cabinet d’avocats Claeys & Engels a effectué en décembre dernier un sondage « Radar RH » parmi ses clients pour tester leurs perspectives en matière de ressources humaines pour l’année en cours. Ce coup de sonde a recueilli 280 réponses. Il en ressort que de nombreuses entreprises ne réussissent pas à combler tous les postes vacants et considèrent le recrutement de nouveau personnel comme le principal défi qui se présente à elles en 2018. Cette conjoncture favorable explique sans doute que 33% des répondants indiquent leur intention de proposer à leurs nouveaux travailleurs des emplois à durée indéterminée. Les autres formules de recrutement (contrats à durée déterminée, outsourcing, indépendants…) rencontrent moins de succès auprès des employeurs.
Pour attirer et conserver leur personnel, les entreprises ont plusieurs outils à leur disposition. Elles ne sont pas encore très familiarisées avec les plans Cafétéria (12% disent en avoir un), mais cela pourrait changer: 30% des participants au sondage envisagent de mettre un tel plan en œuvre. Quant aux formules de rémunération variable, elles sont le plus souvent octroyées sous forme de bonus en espèces (28%), de bonus collectif (CCT 90, 23% des répondants) ou de warrants (19%). Le nouveau bonus sur les bénéfices mis en place depuis le 1er janvier 2018 modifiera-t-il ce résultat? Réponse l’an prochain.
Ces derniers mois, plusieurs nouvelles législations sur l’organisation de travail sont entrées en vigueur, mais pour les responsables RH, elles ne font pas encore partie des usages. Ainsi, le nouveau système d’horaire flottant mis en place par le ministre de l’Emploi Kris Peeters n’est encore utilisé que par 13% des entreprises consultées. De même, la grande majorité des participants à l’enquête indique ne pas (encore) avoir mis en place de politique de télétravail occasionnel dans le cadre de la loi sur le travail « flexible et maniable ». Autre exemple : la politique de réintégration après une incapacité de travail est encore mal connue de la plupart des répondants, qui attendent d’avoir une vue plus claire sur cette nouvelle mesure.
Enfin, 19,8% des participants à l’enquête ont déclaré avoir déjà reçu une ou plusieurs plaintes (formelles ou informelles) pour discrimination. La plupart de ces plaintes sont basées sur une discrimination relative aux origines ethniques (31%), aux questions de genre (22%), à la religion ou aux croyances (20%) . Les événements se produisent principalement pendant la durée d’occupation du travailleur (évaluation, rémunération, promotion, etc) et plus rarement en fin de contrat, alors que l’on pourrait s’attendre à ce que cette période délicate suscite davantage de plaintes.
Dans un tel contexte, seule une minorité d’entreprises envisage de procéder à une restructuration en 2018. Celles qui y pensent néanmoins devraient pour la majorité ne pas être confrontées à un licenciement collectif, même si des licenciements multiples pourraient avoir lieu parallèlement à des départs volontaires.