La proportion de travailleurs étrangers pourrait encore augmenter vu la pénurie de personnel et de main-d’œuvre dans le secteur des soins de santé mais la progression est plus lente que sur l’ensemble du monde du travail belge. « Des obstacles majeurs doivent encore être surmontés », indique Laura Couchard. L’experte RH de Acerta Consult note : « Plusieurs raisons expliquent pourquoi la part des non-Belges dans les soins de santé reste inférieure à la moyenne par rapport à d’autres secteurs. Les différences linguistiques et culturelles y jouent un rôle plus important que dans d’autres domaines, car les professions de soins de santé sont l’exemple par excellence d’une fonction axée sur les personnes, où les rapports humains sont cruciaux. En outre, la plupart des emplois du secteur des soins de santé exigent un diplôme spécifique, et les certifications obtenues en dehors de l’Union européenne doivent être homologuées. C’est là que les choses ont tendance à mal tourner. “
Pays d’origine
Les Néerlandais, Français, Marocains et Congolais sont majoritaires. Parmi les citoyens de l’UE actifs dans le secteur des soins en Belgique, la plupart sont originaires des Pays-Bas, de France, d’Allemagne, de Pologne et de Roumanie. Du côté des citoyens non européens, les travailleurs originaires du Maroc ou du Congo se concentrent dans nos hôpitaux, centres de revalidation et maisons de repos et soins.
Laura Couchard poursuit : « La plus forte présence de travailleurs de nationalités différentes dans notre secteur des soins de santé est une bonne chose ainsi qu’une évolution logique, compte tenu de la migration. La pénurie de main-d’œuvre amène également les institutions de soins à recruter du personnel au-delà des frontières nationales. La pénurie sur le marché de l’emploi représente une raison parmi d’autres de recruter le plus largement possible, mais elle ne doit pas être la seule. Le besoin de se faire le reflet de la société constitue une tendance actuellement présente chez de nombreuses institutions de soins. Si le personnel reflète mieux la population actuelle, la reconnaissance, l’accessibilité et le soutien de l’organisation en seront renforcés. Ce modèle ne devient une situation où tout le monde est gagnant que si l’organisation mise aussi sur l’inclusion. Les entreprises peuvent adapter certains processus, proposer des cours de langue, utiliser des pictogrammes et redistribuer les tâches afin d’intégrer plus facilement des travailleurs étrangers. »