D’après cette enquête qui a été menée auprès de 1.000 Belges, 62% des télétravailleurs utilisent le même mot de passe pour leurs comptes personnels et professionnels, 43% se servent de leur PC ou leur laptop privé, à quoi s’ajoute que la moitié ne connaît pas la politique de leur employeur en matière de cybersécurité. « Le télétravail nous expose à la cybercriminalité – au point qu’au cours des cinq premiers mois de cette année, le Centre pour la Cybersécurité Belgique a reçu 54% de signalements de plus que l’année dernière », indique Hanne Vandecapelle, Value Proposition Manager Cyber chez AXA Partners.
La majorité des Belges (74%) sont d’accord avec le fait que l’augmentation du travail en ligne et à distance accroît le risque d’exposition à la cybercriminalité. « Le Belge semble a priori être au courant du danger, mais est loin d’adapter son comportement en conséquence », analyse-t-elle.
Les politiques de cybersécurité laissent à désirer
Si les employés sont une source de risque pour les cyberattaques, l’étude montre aussi que les employeurs devraient également se remettre en question. Quatre Belges sur dix (40%) indiquent ne pas recevoir de support de la part de leur employeur pour prévenir la cybercriminalité dans une situation de télétravail. C’est particulièrement dangereux lorsqu’on sait que 27% des travailleurs belges ont déjà été exposés au hacking ou au phishing dans un contexte professionnel.
« Certaines entreprises ont déjà pris des mesures. C’est ainsi que 36% des télétravailleurs belges indiquent avoir reçu des informations écrites de la part de leur employeur concernant la cybersécurité dans un contexte de travail à domicile, nuance Hanne Vandecapelle. C’est un bon début, mais ce pourcentage doit augmenter. Au cours des dernières semaines, un Belge sur trois (32%) avait le sentiment que son employeur n’était pas préparé à la crise du coronavirus sur le plan de la cybersécurité. Lorsque je vois les résultats de notre étude, ce sentiment semble justifié. »
Une politique ignorée est aussi dangereuse qu’une politique inexistante
Les chiffres sont éloquents. Une grande partie des travailleurs belges ne sait pas comment agir devant un cas de cybercriminalité. 75% d’entre eux n’ont jamais été briefés concernant la cybersécurité au télétravail et un Belge sur trois (33%) ne sait pas à quel collègue s’adresser pour ses questions touchant au hacking ou au phishing. Pire, la moitié des télétravailleurs n’a aucune idée de la politique de leur employeur en matière de cybersécurité.