Une définition plus large du terme « travailleur » est-elle nécessaire?

L’actuelle directive relative à la déclaration écrite, qui existe depuis 1991 et qui donne aux travailleurs commençant un nouvel emploi le droit de se voir communiquer par écrit les éléments essentiels de leur relation de travail, n’est plus jugée suffisamment adéquate et est en cours de révision. Dans le cadre des discussions en cours sur la nouvelle directive, la Confédération européenne des syndicats (CES), l’Institut syndical européen (ETUI) et le bureau de Bruxelles de la Confédération autrichienne des syndicats et la Chambre fédérale autrichienne du travail ont organisé conjointement une soirée débat sur cette question.

Professeur de droit du travail à l’université de Vienne, Martin Risak a présenté le rapport rédigé avec Thomas Dullinger, The concept of ‘worker’ in EU law: status quo and potential for change, soutenant qu’une définition plus large du terme « travailleur » est nécessaire pour inclure la dépendance économique des travailleurs vis-à-vis de leurs partenaires contractuels. Jusqu’à présent, la notion de travailleur a toujours été abordée dans le contexte de la liberté fondamentale de circulation des travailleurs, mais il convient également d’intégrer l’aspect protection de la législation du travail.

Aline Hoffmann, responsable de l’unité européanisation des relations professionnelles de l’ETUI, a ouvert la discussion en posant des questions précises aux différents intervenants. Enrique Calvet Chambon, membre du Parlement européen et rapporteur pour la proposition de nouvelle directive, considère que l’essentiel de cette révision est de démontrer que l’UE se soucie de ses citoyens et les protège dans le cadre de nouvelles formes de relations professionnelles. Le problème, selon lui, vient du principe de subsidiarité qui est proposé afin de bloquer une définition européenne commune du travailleur. Si chaque Etat membre a sa propre définition, alors « à quoi bon avoir une directive », a-t-il demandé.

Esther Lynch, secrétaire confédérale de la CES en charge du dossier, a reconnu que cette proposition de directive édulcorée n’est pas idéale, mais qu’elle est une « assez bonne législation pour montrer que l’UE aura bien protégé ses travailleurs » si cette proposition est approuvée. « Nous ne pouvons pas nous permettre de la perdre parce qu’elle protège ceux qui en ont le plus besoin ; il y a beaucoup d’espoir dans ce texte de loi », a-t-elle dit. Qui plus est, « cela démontrerait que le socle européen des droits sociaux peut devenir réalité ».

Selon Martin Risak, tout se résume à la question de savoir si nous voulons (ou pas) du travail précaire dans notre société et dans quelle mesure. Pour lui, il y a deux narratifs: l’un se référant à la nouvelle économie et l’autre à la notion de liberté. Dans le premier cas, les anciennes règles ne s’appliquent pas et c’est ce à quoi s’attaque cette directive. Dans le second, le travail indépendant est associé à la liberté et il est très difficile de briser cette perception. A cet égard, il est important de reconnaître que les deux parties ne disposent pas toujours des mêmes pouvoirs de négociation dans les différents pays. La question de la mise en œuvre est explicitement mentionnée dans la directive, qui est innovante et constitue un grand pas en avant.

Pour conclure, Esther Lynch a déclaré que si les pays de l’UE cessaient d’accorder des incitants fiscaux et sociaux aux entreprises qui emploient des travailleurs précarisés, mais encourageaient plutôt les entreprises qui assument leurs responsabilités, par une réglementation des marchés publics, une « licence sociale », ils donneraient aux électeurs des raisons de voter à gauche plutôt que de le faire pour les populistes.

Source: ETUI

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