Une faible autonomie dans le job peut mener à un décès précoce

De précédentes recherches académiques ont montré que le fait d’avoir un plus grand contrôle sur son travail peut aider à gérer le stress professionnel. Mais elles n’ont jamais laissé entendre qu’il s’agissait en fait d’une question de vie ou de mort! Jusqu’à aujourd’hui. A en croire une nouvelle recherche publiée par l’Indiana University Kelley School of Business, les personnes évoluant dans des environnements professionnels stressants sans avoir d’autonomie sur l’organisation de leur travail meurent plus jeunes ou vivent en moins bonne santé que celles qui ont plus de flexibilité et de latitude dans leur travail et peuvent fixer leurs propres objectifs.

L’étude a porté sur un échantillon longitudinal de 2.363 résidents du Wisconsin dans la soixantaine sur une période de sept ans. Il est issu de données statistiques portant sur 10.000 Américains diplômés en 1957 et interviewés à différents moments de leur vie sur leurs expériences éducatives, professionnelles et émotionnelles. Tous les participants étaient actifs, mais en fin de carrière. Les chercheurs ont mis en évidence que, dans le cas de travailleurs évoluant dans des jobs associés à peu d’autonomie, des tâches exigeantes étaient associées à une augmentation de 15,4% de mortalité précoce, comparé aux emplois à plus faible exigence. Chez ceux qui ont un degré d’autonomie élevé, des emplois à haut niveau d’exigence sont associés à une diminution de 34% de la mortalité précoce en comparaison aux emplois à plus faible exigence.

« Nous avons analysé le niveau d’exigence – à savoir la quantité de travail, la pression en termes de temps et la concentration requise – ainsi que le degré d’autonomie – c’est-à-dire la possibilité laissée à la personne de prendre des décisions sur son propre travail – comme prédicteurs de mortalité précoce, explique Erik Gonzalez-Mulé, professeur adjoint en comportement organisational et ressources humaines à la Kelley School et auteur principal de l’étude. Nos résultats suggèrent que les emplois stressants ont des conséquences négatives claires sur la santé des travailleurs quand ils s’accompagnent d’une faible liberté de décision, alors que les jobs stressants peuvent être bénéfiques pour la santé du travailleur s’ils vont de pair avec une marge de liberté de décision. » Pour certaines professions dans lesquelles le salarié a la maîtrise de la prise de décision et de l’organisation, il peut en effet stimuler l’activité intellectuelle et s’apparenter à un « défi ».

Sans surprise, les travailleurs à risque étaient en majorité des ouvriers, en particulier dans le bâtiment ainsi que des employés des ventes et du service en contact direct avec la clientèle. Pour ces travailleurs, l’absence d’autonomie et la soumission aux ordres est associée à différents risques sanitaires, comme le fait d’être en surpoids ou de fumer. En revanche, les cadres et professions intellectuelles étaient épargnées tout comme les agriculteurs: tous ont en commun un plus haut niveau d’autonomie au moins dans l’organisation de leur travail, sinon dans la fixation de leurs propres objectifs.

Co-signée par la doctorante Bethany Cockburn (Tippie College of Business de l’University of Iowa), l’étude intitulée Worked to Death: The Relationships of Job Demands and Job Control With Mortality, a été acceptée pour publication dans le journal Personnel Psychology. Les auteurs soulignent que leurs résultats ne veulent pas dire que les employeurs devraient nécessairement se montrer moins exigeants à l’égard de leurs travailleurs. Mais bien qu’ils démontrent la valeur de réorganiser les tâches de telle sorte que ces derniers aient davantage à dire sur comment les mener. « Vous pouvez éviter les conséquences négatives en matière de santé si vous leur permettez de fixer leurs propres objectifs, d’organiser leur emploi du temps, de fixer des priorités dans leur prise de décision, etc. » Ils recommandent que les entreprises permettent à leurs collaborateurs d’avoir voix au chapitre dans le processus de fixation des objectifs. 

Erik Gonzalez-Mulé conclut en pointant que son étude confirme les bénéfices du job crafting, un processus relativement nouveau qui permet aux collaborateurs de remodeler et redessiner leur job pour lui donner davantage de sens à leurs yeux. D’autres recherches suggèrent que les travailleurs engagés dans le job crafting sont plus heureux et plus productifs que leurs collègues qui ne le font pas.

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