Une étude aux résultats contrastés dénote quand même un indice de satisfaction confortable concernant l’équilibre vie privée/vie professionnelle. Tant de la part des employé.e.s que des employeurs. Le télétravail augmente cependant le stress des cadres et …des jeunes !
Dans notre pays, plus de 85 % des entreprises autorisent encore le télétravail. En outre, plus de 6 employeurs et travailleurs sur 10 estiment que l’équilibre actuel entre le travail au bureau et le travail à domicile est satisfaisant. Pourtant, un quart des entreprises accentuent leur demande aux travailleurs de se rendre structurellement plus souvent sur le lieu de travail, de préférence au moins trois jours par semaine. Telle est l’impression générale émanent d’une récente enquête menée par Acerta Consult auprès de plus de 2000 travailleurs et 500 employeurs belges.
Toutefois, le travail hybride n’est pas une réalité pour tous les travailleurs. Dans 35,8 % des entreprises, seule une minorité peut travailler depuis son domicile. Principalement les travailleurs administratifs (57,9 %), les professionnels (par exemple, les services du personnel, les experts) (74,7 %) et les cadres qui déclarant pouvoir travailler depuis leur domicile. Le personnel exécutif (71,8 %) et les ouvriers (80,5 %) ont évidemment beaucoup moins cette possibilité.
Employeurs et travailleurs n’ont pas les mêmes attentes
64,2 % des travailleurs sont généralement satisfaits de la politique de télétravail en vigueur dans leur entreprise. À peine 7,2 % d’entre eux aimeraient se rendre au bureau plus souvent, tandis que 28,6 % aimeraient plutôt télétravailler davantage. Pour leur part, 67 % des employeurs trouvent également l’équilibre satisfaisant et ne souhaitent donc pas le modifier. Toutefois, 24,1 % d’entre eux souhaiteraient que leurs travailleurs se rendent structurellement plus souvent sur le lieu de travail qu’actuellement.
L’experte d’Acerta Maria Ferritto ajoute : « En ce qui concerne l’avenir du travail hybride, les attentes varient quelque peu d’une entreprise à l’autre et d’un travailleur à l’autre. Alors que 28,6 % des travailleurs aimeraient télétravailler davantage, à peine 8,4 % des employeurs y sont favorables. En effet, selon eux, le travail sur le lieu de travail favorise les interactions (51,5 %) entre les travailleurs, renforce leurs liens (49 %) et stimule l’implication (44,1 %). Les raisons qui poussent les travailleurs à se rendre au bureau sont de leur côté plutôt d’ordre pratique : “Ces jours-là, il y a des réunions d’équipe importantes” (raison n° 1 pour 56,1 %) ou “nous voulons pouvoir assister à des événements” (raison n° 3 avec 37,7 %). L’importance des interactions sociales n’arrive qu’en 2e position (49,8 %). »
Le télétravail augmente le stress chez les jeunes
Et qu’en est-il du stress ? Les travailleurs ressentent-ils moins de stress lorsqu’ils télétravaillent que lorsqu’ils sont sur leur lieu de travail. Les niveaux de stress varient considérablement selon les profils de travailleurs. Les cadres supérieurs sont plus stressés lorsqu’ils travaillent à domicile (36,6 %) que le personnel exécutif (14,6 %) et le personnel administratif, qui le sont beaucoup moins (11,4 %). La majorité des travailleurs ne ressentent pas plus de stress lorsqu’ils télétravaillent. Mais si l’on observe les jeunes, un résultat paradoxal interpelle. « Il est frappant de constater que les jeunes (18-35 ans) en particulier subissent plus de stress (21 %), alors que c’est précisément cette génération qui est la plus favorable à la possibilité de télétravailler (33,8 %), épingle Maria Ferritto. Cela pourrait s’expliquer par le fait que les jeunes travailleurs ont davantage besoin de supervision que leurs collègues plus âgés, tandis que le télétravail exige plus d’autonomie. Le manque de confiance en soi – dû à une expérience professionnelle moindre – peut entraîner une augmentation du stress. »
